PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)
PARTIE HISTORIQUE
- 78 En dehors de la hroderie au skófium, beaucoup de broderies étaient í'aites chez nous d' «or iure » d' « argent turc» 8 7 et 110s inventaires anciens distinguaient toujours les deux sorles de broderies, eelle faite de skófium et de fii métallique d une autre espéce. Aujourd'hui nous ne pouvons plus établir exaetement la diíférence entre ces deux sortes de fils. Toutefois, il parait le plus probable qu'on appelail skófium le fii de métal pur, tandis qu on en distinguait «le fil d'or» ou «fil dargent», oü une lame métallique fine comme un cheveu s'enroulait autour d un fil de soie. Sur nos broderies anciennes, nous voyons souvent que tandis que l'endroit de l'ouvrage a un éclat doré, on trouve au revers seuleinent des fils de soie: la lame d'or s'est usée et la soie seule est restée. Mais nous lvavons pas pu établir quelle pouvait étre la différence entre l«or turc» et 1' «or hongrois» figurant dans les descriptions anciennes de broderies. Cerles, la différence ne pouvait consisler dans la qualité du métal précieux, puisque les articles de textile inventoriés n'étaient pas souinis á un examen assez approfondi pour établir les propriétés du fil de métal précieux. En dehors du fil de métal, le fil de soie importé pour les broderies faites chez nous était souvent également d'origine turque. Dans son tarif mentionné, Gábor Bethlen fixe le prix de la soie «lissée» et «non lissée» importée d'Orient. 8 8 Le mandataire de Ferenc Rákóczi II acliéte en 1708 a Thessalonique de la soie pour son maitre et la liste des achats faits á Constantinople dans la mérne année mentionne les «soies á broder» suivantes parmi les soies retorses: des soies de couleur jaune, blanche, verte, bleue, chair, couleur de mer, — et parmi les soies non retorses, parmi beaucoup d'autres, des soies de couleur «cendre clair, rouge, bleue, verte», etc. 8 9 Yu que pour des broderies faites sur tissus plus lourds — par ex. des couvertures de seile en velours — on employait trés rarement des fils en couleurs, en dehors des fils de métal, il y a lieu de supposer que les fils de soie en couleurs d'origine turque étaient employés pour la plupart ä des broderies de teile faites chez nous. Les passemenliers emplo\ 7aient également beaucoup de matiéres turques: on sait par la limitation de 1669 du comté d'Abauj qu'en dehors de la soie turque, de la «soie gazir » était également employée. 90 11 parait que d'autres fils turcs étaient importés également, car dans les inventaires de lépoque, nous trouvons souvent la désignaltion de «fil turc». 9 1 Broderies, fichus, linge de fable et literie turcs. Aprés cette description des matiéres, esquissée dans ses grandes lignes, nous pouvons passer au sujet proprement dit de noire élude, ä la hroderie. Du point de vue de Lhistoire de la civilisation, il est suffisamment prouvé qu'ä l époque de la domination turque, des ouvrages brodés turcs ont été importés en Ilongrie en grand nombre. L'introduction des maniéres d'étre turques amenait le fait que des objets de textile pareils se trouvaient aussi en grand nombre parmi les vétements et les articles de ménage. II suffit ici de nous en rapporter á la liste des trésors enlevés au pacha Ali de Rude, 9 2 oü, entre aulres, les objets suivants ornés de lissage ou de broderies sont énumérés: «boscha or né», 14 pieces au total, 9 3 une «ceinture de batiste blanche brodée de soie», quelques draps brodés de soie, plusieurs fichus ornés, doni quelques-uns «d'or», c'est-á-dire avec un dessin tissé de fil d' or, ou brodés d' or, et un autre qui est «orné» et en outre «frangé» 9 4 II y figure en outre une taie d'oreiller ornée de soie jaune, une autre de taffetas, et «cousue de fil dor», c'est-ä-dire sans doute brodée, et en outre une bleue qui est « ornée de hroderie». 11 se peut que ces ouvrages étaient des coussins de siege turcs. car plus bas, comme pour établier une distinction, nous lisons: «deux petits coussins pour les joues, brodés », ce qui veut dire sans doute des oreillers. 11 est question plusieurs fois de draps ornés de broderies, ainsi que d'un drap en taffetas vert, cousu de fil d'or, en outre d'un matelas orné. Nous lisons en 8 7 Radvánszky, op. c. vol. II, p. 285. 8 8 Loc. c. p. 211. 8 9 Moil. Hung. Hist. Scriptores. vol. 21. p. 656. 9 0 Magy. Gazd. Tört. Szemle, Année I., p. 92. 9 1 Par ex. Radvánszky, op. c. vol. II. p. 24. et Magyar Nyelvőr, 19: 89. 9 2 V. la note 78. 9 3 Dans l'usage turc de nos jours, on entend sous «bogtsa» une couverlure de forme carrée, doublée et souvent brodée qui sert ä envelopper les auLres couvertures de toile pliées: en pliant les qualre coins l'un sur l'autre, on y enveloppe les loileries comme dans un baluchon. (Nous sommes redevables de cette information á Mme. Melek Celal.) 11 est certain que e'est dans ce sens qu'on employait ce mot á l'époque de la domination turque, car nous lisons dans un passage de la liste mentionnée: «Couverture Ixiscsa ornée destinée á des batistes». 9 4 Avec un bord frangé. Voir: Magyar Nyelvőr, 67 : 48