PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 115 ­chez nous, est prouvé par la multitude des variantes hongroises. Du reste, il a etc em­ployé volontiers sur les broderies turques mérne dans un passé récent. Ces broderies turques toutefois présenlent une forme ri­gide, anguleuse, rabougrie de cette ornemen­tation, et en mérne temps un manque absolu d'imagination individuelle et de force créa­trice (ce qui, sans aucun doute, caractérise seulement les pieces tardives). Ce dernier trait se manifeste par ex. dans ce qu'une multi­tude de feuilles absolument identiques pous­sent de la tige lune serrée a cőté de l autre. Certes, nous ne connaissons pas 1 ancétre turc de ce motif ä l époque de la domina­tion turque en Hongrie, mais si nous coin­parons les travaux hongrois appartenant ä cette calégorie ä des travaux ornés dune autre maniére, nous observons sur ceux-ci aussi un certain dessin libra, élégant et de grande envergure, et le jeu spontáné des détails ornementaux, mais observant toute­fois dans leur disposition une loi intrin­séque des proportions. Un exemple caracté­ristique en est fourni par la fig. 51 26 9. Mal­gré ses éléments essentiellement turcs (l'oeil­tet du milieu, la feuille dentelée. sa forme et son articulation) chaque détail est péné­tré d'une aisance, dune agilité baroques. Sur la fig. 100 et dans l'ornement de coin de la fig. 108 nous présentons ces ornements dans une Variante d une élégance harmo­nieuse, noble et équilibréc, par contre, sur la fig. 101 un exemplaire devenu occidental, plus agité, mais en mérne temps dégénéré, d'une bordűré de drap. En dehors de la forme du motif, ce n'est que le dessin de la feuille horizontale inférieure et sa struc­ture qui présentent des caractéres lures, les feuilles plus petites, de forme conven­tionnelle, Dlacées sur les tiges. .et le dessin manqué des fleurs portent préjudice ä l ef­fel artistique. Une manifestation interessante de 1 influence occidentale sur cette ornemen­tation, c'est la coupe audacieuse de la tige par la fleur du milieu, et les deux fleurs plus petites placées des deux cőtés et trahis­sant une tendance á la symétrie. Nous mon­trons sur la planche XXX quelques varian­tes caractéristiques des diverses regions du pays, subsistant encore aujourd'hui sur plu­sieurs centaines de broderies hongroises an­ciennes. Le type baroque animé est repré­senté dans sa plus belle forme par les fig. 102 et 106. tandis que les variantes dégéné­26 9 Publié par K. Divald: Sáros vm. szövött em­lékei. (Les reiiques tissés du eomilat de Sáros.) Magyar Iparművészet, Année 1905, fig. 47. 27 0 La nappe du temple calviniste de Belényes (eomilat de Bihar), doni les orneinenls de coin sont presque identiques ä ceux de la fig. 101, et qui porte ia date de 1766, nous aide ä fixer l'époque de ce processus. 27 1 Malonyay: A magyar nép művészete. 'L'arl du people hongrois.) I., Budapest, 1907. — p. 75. rées. attachant de l'importance seulement au dessin et á l'exécution de la fleur du milieu, se voient sur les fig. 103, 105, et 107. La fig. 104 montre la Variante plus grossiére, alourdie, indiquant par l'encombrement que provoque l'incompréhension des formes, les débuts de la «popularisation». 27 0 Enfin, la fig. 105 la montre déja dans la phase de désagrégation complete. Nous trouvons la solution la plus hongroise et en mérne temps la plus artistipue sur les coins de la nappe de la fig. 108. Dans le peuple, nous en trouvons le plus grand nombre sur des broderies faites d'aprés tracé du Kalota­szeg (fig. 173). C'est Malonyay qui a signalé ses modéles qu'on trouve parmi les brode­ries seigneuriales 27 1 et Viski son origine tur­que. 27 2 Parmi les nombreuses variantes du Kalotaszeg ce sont les exemplaires d'un des­sin espaeé, clair, aux contours nets qui sont plus rapprochés des broderies seigneuriales, et sans doute antérieurs ä l'exemplaire pré­senté ici, ou de ceux encore plus encombrés, et parfois trés mal dessinés. Si nous cher­ehons les marques de la popularisation, il faut signaler Faltér ation voulue des propor­lions réciproques des détails des ornements, (ici par ex. les fleurs du milieu et Celles placées sur la tige), l élimination compléte des détails non essentiels, par ex. des feuil­les; par contre, l'ornementation est encom­brée de formes souvent anorganiques et servant évidemmenl á remplir les surfaces, de vrilles el de sinuosités. mais parfois de masses incompréhensibles. Cette ornemen­tation figure aussi fréquemment parmi les nappes a point de chainette des Saxons de Transylvanie, el bien qu'elle sóit puisée probablement á la mérne source que celle du Kalotaszeg, eile est devenue différente, d'un esprit étranger au nőtre. Ces ornemen­lations saxonnes sont caraclérisées par un dessin net, mais aux formes anémiques, es­pacées et simples, et par la pauvreté dans les détails. Nous avons déja pu observer sur les figures présentées jusquici que certains motifs ornementaux lures sont, par la bro­derie hongroise, préférés á d'autres. Un des motifs favoris est la feuille de forme allon­gée, lancéolée, dentelée, qui avait été trés recherchée aussi par la céramique turque des XVI e et XVII e siécles, d'aprés les consta­lations de Wulzinger faites sur des carreaux de faience datés. 27 3 Étanl donné que de cette 27 2 A Magyarság Néprajza. (L'Ethnographie du peuple hongrois.) Vol. II. p. 324 et fig. '1137—1139. 27 3 Raymund-Walzinger, op. c. p. 17-18. Elle figure aussi sur un velours persan remontant, pro­bablement, ä la premiere moilié du XVI I e siécle, publié par Martin. F. It.: Die persischen Pracht­stofje im Schlosse Rosenberg, etc. (Les lissus de luxe persans du cháteau de Rosenberg.) Stockholm, 1901. — planche VI.

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