PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 112 ­valles des fleurs qui portent l'empreinte de la «popularisation». La fig. 177, avec ses contours amincis, ne rappellerait presque plus le modele turc, si l'ornement penché ä gauche, en forme de panache, n'accusait en­core des traces de l'influence turque. La panache est un motif favori des broderies turques; il subsiste chez nous aussi — dans le temple calviniste de Magyarszentbenedek (comitat d'Alsófehér) — un travail turc ori­ginal ou bien hongrois de style lure présen­tant ce molif. 26 1 Les fig. 177 et 178 renlrent dans la mérne catégorie de style que la bro­derie précédente, car ici également, rorne­mentation originate subsiste seulement par contours. On voit une piece inléressante sur la fig. 179 c'est une de nos broderies de carac­tére populaire et en meine temps de date trés reculée. Cela prouve que dés 1776, l'orne­meníation de ce genre présente les signes nets de la popularisation de 1 ornemenlation seigneuriale reconnaissable seulement á ([iielques traces. C'est remarquable surtout si nous comparons ce Iravail ä la couverture de Mme. Kcita Wesselényi no 96 portant par hazard la meine dale et provenant égale­ment de la terre des Sicules. La branche penchée d'un cőté est un motif trés caracléristique des broderies tur­ques, et on la retrouve sur la plupart des broderies turques anciennes originales con­servées ebez nous. (Par ex. sur les fig. 9, 10, 12, 13, 15, 16, 25, 38, 41 et 44.) Par con­séquent, la présence fréquente sur nos bro­deries anciennes de ce molif peut étre cer­lainement attribuée ä l'influence des brode­ries turques contemporaines, d'aulant plus que beaueoup de délails de ces broderies hongroises rappellent aussi les formes ana­logues d'ornementaLions turques. En taut que la broderie de la nappe en soie de la fig. 14 peut étre considérée com­me Iravail hongrois, elle représente un type caractéristique de la branche de fleurs pen­chée d'un cőté, avec la feuille dentelée du milieu qui — ä la maniére turque — couvre la tige qui se continue derriére eile. La feuille ä trois pointes poussant du bout des fleurs ou de derriére elles est égalemenl empreinte de goüt turc. Une forte influence turque se manifeste jusque dans la forme des détails et du coloris — dans le motif répété de la fig. 4 et dans sa Variante popu­laire (fig. 53). Un des motifs de la fig. 49 montre la mérne branche ä courbe douce, mais les feuilles lancéolées ä la turque et les oeillets sont chargés de vrilles trés tortu­euses. C'est encore une manifestation trés modeste de l'influence baroque comparée á la fig. 48. Ici c'est seulement aprés un examen attenlif qu'on distingue la branche 26 1 Voir dans l'album de L. Debreczeni. 26 2 Sur la fig. 66. de l'ouvrage de Kühnel on voit cette ornemenlation bien connue des broderies tur­pencliée de cőté, parmi renclievélremenl des rinceaux sinueux. L'animalion est augmen­lée encore par la fait que les branches sont placées alternalivement en direction opposées, et ainsi le dessin se perd presque complétement. Parmi les broderies hongroi­ses anciennes une ornemenlation si agitée et si embrouillée est trés rare. L'influence turque se manifeste dans la feuille dentelée et la grenade ä hord lobé. Le liteau d'une des nappes d'aulel de la calhédrale de Kassa (fig. 50) — que nous publions d'aprés l'esquisse de Hnszka, — est plus équilibré. Un ele nos exemplaires les plus beaux el les plus caraclérisliques pour la transformation en Hongrie d'une orne­menlalion turque est fourni par la broderie de la bordure de drap figurant sur la fig. 52. Les lignes rigides et dures sont complé­lement déliées en formes vibranles et ar­quées, sans prendre cependant Failure agité et confuse du baroque. Ce travail est carac­lérisé par un dessin sobre, distingué, clair, des détails proportionnés, — ni serrés ni läches — et une certaine franchise charmante et naive. Le buisson de fleurs (fig. 75) du mi­lieu des cőtés, presque symétrique, de la fig. 68 est moins animé, mais son pareil en élé­gance. L'impression- d'ensemble d'une noble simplicité n'est que ravivée par le caractére plus animé — d'une maniére différente des modéles turcs — de la dentelure des feuilles lancéolées et des bouts de feuille poussant (l enire les pétales de fleurs. L'animalion baroque caraclérise plutőt Forneinentation de la fig. 78 portant la date de 1669 qui, néanmoins, — d'une fagon singuliére — est en mérne temps plus rapprochée du modéle turc (cf. avec la fig. 76!). La broderie sur fond de soie et de velours de la fig. 146 présente ä nouveau une Variante fine et élé­gante. Au milieu, ces branches penchées de cőté sont un peu plus épaisses mais aux pourLours nous les voyons dans la forme allongée, caracléristique du style hongrois. Les ornements de bordure répétés de la cou­verlure en velours no 148 est du mérne genre. — Pour finir, nous pouvons encore clas­ser parmi ces ouvrages les buissons de fleurs de Fornementation parsemée de la fig. 7. Parmi les branches de fleurs penchées d'un cőté — des broderies turques aussi bien que (les broderies hongroises anciennes — il y en a beaucoup oil la branche forte­men t arquée forme un demi-cercle et dans la courbure ainsi créée l'espace est rempli par une grande fleur poussant du bout (le la lige. Dans l'art décoratif turc cet orne­ment trés recherché est fréquent aussi sur les carreaux de faience et sur la poterie, et il est probablement d'origine persane 26 2. ques, sur un plat persan remontant ä la fin du XIV e siécle.

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