PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 103 ­cőté de l autre ou s'entrelacant sont tous á la verticale, s'élevant pour ainsi dire dans les hauteurs, bien qu'il soit certain que cet entrelacement des buissons de fleurs cons­litue un trail caractéristique des l)roderies seigneuriales de Transylvanie. Peut-étre s'agit-il ici d'une broderie turque faite en Transylvanie. La fig. 65 présente aussi une partié de la broderie d'un fichu en toile de Csiksom­lyó. La forme bizarre, rigide de la fleur sii­périeure de droite et au milieu, la feuille den­lelée placée au-dessus d'une tige sont des motifs turcs caractéristiques. (Cf. avec la fenille du milieu tout pareille de la fig. 14). Sur les fig. 36 et 37 nous montrons les variantes du mérne genre de broderie turc, dont la diversité doit étre attribuée sans doute au fait qu'elles datent d'époques éloig­nées l'une de 1'autre. Selon loute probabilité. c'est l ornementation de la fig. 36 qui est la plus aneienne, peut-étre du XVh ou duXVII e siécle. Cette supposition est appuyée surtout par la forme bizarre de la calycanthée insé­rée entre les buissons de fleurs symétriques. Les fleurs des branches de jacinthes en ligne oblique sont brodées de bleu, les oeillets auprés de celles-ci de rouge de hol, et tout l'ouvrage est fait au point plat turc. Le des­sin de la fig. 37 présente la mérne disposi­tion: ici encore, c'ést entre les buissons de fleurs symétriques qu'est piacé un ornement mince, isolé. qui s'éléve dans les hauteurs: la feuille denlelée de forme allongée, si fré­(fiiente dans la céramiqueet dans la broderie turques. Les pois lombant de fleurs se retrou­vent aussi bien dans la céramique de l'épo­que, que les feuilles figurées de .profil et. par conséquent. dentelées seulement sur un colé. Celles-ci montrent, sur quelques points un dessin plutőt sabré, et l'épanouisse­ment trés baroque du milieu en haut pent laisser croire jju'il s'agit d'un travail turc fait chez nous oil peut-étre de la copic hon­groise d'une broderie turaue. Une broderie complétement différehte de celles analysées jusqu'ici est la broderie figurant sur la fig. 35. Son application ac­luelle. comme liteau., est certainement ad­ventice, et autrefois cette broderie a dü, ä coup sűr, orner la lisiére d'un fichu. Mal­heureusement, ä la suile de la restauration peil compétente la continuité du dessin s'est rompue ä beaucoup d'endroits. Les orne­ments répétés, formánt un carré. sont sépa­rés par des cyprés de disposition alternée. L'ornementatioii est bordée des deux cőtés d'un liteau oü les calycanthées alternent avec des cyprés. Le C3 7prés est meine de nos jours un des motifs favoris de la broderie turque 24 7, et il figure aussi sur les carreaux de faience turcs des XVI e el XVII e siécles. 248 Entre les cyprés, dans les panneaux de for­me carrée, nous trouvons les traces du motif de ruban trés ancien de style géométrique employé déja á l'époque antérieure aux Osmanlis, présentant les caractéres de l'art seldjoucide. Ici, il est vrai, ce motif est déjá fortement mélangé de motifs végélaux. Ces ornementations de rubans interminables. enlrelaeées, prises aux carreaux de faience 249 et aux boiseries sont trés rares sur les broderies (mérne les plus anciennes), mais elles nous rappellent viveinent les ornemen­tations des boiseries anciennes. Tandis qu'il y a beaucoup de nappes, parmi les broderies persanes et caucasi­ennes, dont rornementation et la couleur présentent des ressemblances avec les tapis noués. parmi les broderies turques les res­souvenirs de cet art frére, d'une grandé re­nommée et d'un passé si glorieux, ne sont ([ue trés rares. Parmi les broderies turques conservant quelques souvenirs des dessins de lapis compte celle dont nous présentons quelques variantes planche XXXVIII. Nous voyons des ornements de bordure semblables sur quelques-iins des tapis noués d'Asie-Mineure. La technique du point par fils comptés et la rigidité des ornemen­lalions des tapis fails par noeuds comptés, doit étre attribuée á des raisons d'ordre technique. La décomposition par raies de la fleur de grenade de la fig. 141 est carac­lérislique du style turc, de mérne que la ligne des cyprés en bordure. II est carac­téristique pour la diffusion des broderies turques dans notre pays que des broderies des fig. 141 et 142, trés ressemblantes, la premiere ait été découverte dans le temple unilarien de Kolozsvár, 1' autre dans le cou­vent des Franciscains de Sümeg mais il est encore plus singulier que le temple cal­viniste de Székelyszáldobos posséde une courverlure — ornée des armoiries brodées des Bethlen — dans les quatre cőtés de la­quelle sont incrustées les parties découpées d'un liteau.brodé turc d'une ornementation trés analogue a celle de la fig. 142. C'est un exemple caractérislique de ce que chez nous, en mélant les broderies turques ä des brode­ries hongroises. on les appliquät sur des ouvrages faits en Hongrie. 247 y 0i r Dietrich, op. c. fig. 3b, planche V. et XV. 24 8 Raijmund, op. c. 24, planche 34. 24 9 Ibidem, planche 1 el 3.

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