PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 104 ­Broderies hongroises de style turc. A l'égard de la question de l'origine de nos broderies anciennes dites seigneuriales aussi bien que de Celle des reliques tissés de notre art populaire, on a souvent parié de leur origine Orientale. Les collectionneurs, pour la plupart des enthousiastes passionnés du «style hongrois», guidés par leurs senti­ments et par leurs doctrines romantiques du siécle dernier, attribuaient le caractére parfois vraiment oriental de l'ornemenla­tion, du coloris de nos broderies aux souve­nirs de l'époque antérieure ä l'établissement des Hongrois dans leur pays acluel. Iis prenaient ä täche de prouver que la parenté de forme existant enlre certains ornements et les produits de l'art décoratif perso-sassa­nide était un legs subsistant jusqu' ä nos jours du «séjour en Asie» des Hongrois. Ce zéle entbousiaste — que manifeslait surtout József Huszka, un des partisans les plus ar­dents de cette doctrine romantique — eut un résül lat utile mérne au point de vue scien­tifique, l'attention des collectionneurs se tourna vers nos anciens textiles voués ä une rapide destruction. Par exemple, dans les années suivant 1880, Huszka allait conserver dans ses albums nombre de broderies «seig­neuriales» anciennes de Transylvanie et qui depuis, ont péri. Comme nous l'avons vu plus haut, le groupe des broderies d'Asie Mineure. allié ä nos broderies anciennes de style oriental ne peut étre ramené ä une époque antérieure au début du XVI e siécle. Parmi les Turcs d'Asie Centrale nous ne trouvons pas de broderies pareilles, a l'exception de ces travaux plus récents et de qualité inférieure qui, de Constantinople, se répandirent sans doute comme marchandise de főire ou qui ont été faits sur place comme une imitation dégénérée des broderies turques d'Asie­Mineure. 25 0 Entre les broderies d'habits de vieux type, d'un caractére géométrique dű probablement aux traditions séculaires des Turcs d'Asie Centrale, .d'une part, et nos travaux des XVI e et XVII e siécles présentant des éléments de style oriental d'autre part il n'y a aucun lien. Et mérne si ces broderies des Turcs d'Asie Centrale ont un passé millé­naire, — ce qui, pour le moins, est douteux — nous cliercherions en vain leurs soeurs hongroises. Nos souvenirs brodés subsistant de l'époque des rois arpadiens (1001—1301) montrent uniquement des influences d'Eu­25 0 Le Musée Ethnographique de Budapest con­serve un nombre considérable de broderies tarlares qui euren! sans doute pour modele des broderies turques anciennes et qui sont les imitations ralées de celles-ci. 25 1 Huszka, J. Magyar népies és renaissance di­szítményeink. (Nos motifs populaires et Renaissance Hongrois.) Művészi Ipar, Année 1888. p. 19. rope Occidentale ou byzantines, de sorle qu'il est bien peu probable de constater au XYI e siécle la renaissance d'une tradition ances­trale qui cut sommeillé pendant des siécles. II paraít bors de doute que nos broderies de style oriental ne datent que de l'époque de la domination turque, (1526—1686) sous linfluence des broderies turques contempo­raines. Cela semble d'autant plus certain que la plupart de nos broderies présentent une affinité avec un certain groupe ä motifs de fleurs des broderies turques, en matiére de disposition dans l espace, de motifs, et aussi de coloris. Et si nous meltons en paralléle l'ensemble des broderies turques et les nőt­res — ä partir du commencement du XVI e siécle jusqu'ä nos jours — il appert que ce n'est pas seulement les concordances qui en indiquent les dates, mais aussi les carac­téristiques absentes de nos broderies. Ainsi il nous manque plus d'un molif des broderies turques du début du XVI e siécle, de mérne que les ornementations riches en ombres, des travaux du XVIII e siécle, présentant des motifs ä fleurs serrées, et les motifs ä mos­quée et ä barque. Si, par conséquent, nous rejetons la théorie de Huszka relalivement ä l'origine ancestrale de nos broderies, nous n'en adop­tons pas moins son opinion suivant laquelle l'origine Orientale des Magyars d'une part, leurs rapports suivis avec l'Orient d'autre part, avaient abouti ä une affinité spirituelle, éventuellement ä une conformité de goűt telles que notre civilisation 25 1 était pour ainsi dire préparée á adopter les éléments artistiques dont les collecteurs et les véhicu­les étaient les Turcs Osmanlis. Szendrei a déjá reconnu les caracíéristiques hongroises consistant dans le melange des formes orien­tales el des éléments occidentaux 25 2 landis que Béla Pósta démontre l'origine turque d'un groupe de motifs des carreaux de faience a poéle de Transylvanie (sur la base de la comparaison aux molifs analogues de bro­deries turques anciennes!) et il prouve en outre que ceux-lá ont re^u leur forme carac­téristique en Transylvanie ce qui est dű. en partié, aussi a l influence occidentale. 253 C'est liii encore qui mentionne les caracté­ristiques (accusant des influences de l art musulman) de nos textiles anciens de Tran­sylvanie, possessions de temples calvinis­tes, et en mérne temps de la puissance trans­25 2 Szendrei, János: A Leteti és nyugati művészet hatása a magyar diszítményekre. (Les influences des arts oriental et occidental sur les motifs hong­rois.) Művészi Ipar, année 1892. p. 14. 25 3 Pósla Béla. A moszlim művészet hatásának példái Erdélyben. (Exemples de l'influence de l'art musulman en Transylvanie.) Túrán, année 1917. p. 193.

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