BÁRÁNYNÉ OBERSCHALL MAGDA: A NYÍRBÁTORI STALLUMOK / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 2. (Budapest, 1937)
III. HISTOIRE DES STALLES
- 36 depuis. Les noms se rapportent á des auteurs religieux et á des écrivains classiques profanes. Leffler cherche á en expliquer quelques-uns. 15 Selon lui, Abrosidaetor signifierait Ambrosii Doctoris, Terezo— Terenzio, Galla Romana—Gesta Romanorum, Prutone—Plautone. Les nombreuses erreurs commises dans les noms latins et classiques, permettraient de conclure ä la main dun menuisier hongrois, travaillant dans l'atelier du maitre italien. Aprés ces deux sources du XVII l e siécle, les stalles sont encore mentionnées dans le rapport de la commission déléguée par la séance „superintendantielle", ayant examiné l'église de Nyírbátor le 10 aoüt 1810 : il y est question de „siéges splendides artificiellement incrustés de petites piéces de bois et qui sont intacts aujourd' hui encore, aux deux cőtés de l'église. 1 6 Aprés ces témoignages, une nouvelle note, faite par Charles Szini en 1855, se piaint de ce que l'église est en train de se délabrer et qu'on ne l'aprrécie pas. 1 7 Aprés avoir rendu hommage ä ce chef-d'oeuvre architectural datant de l'époque précédant la Réformation, l'auteur s'attaque avec véhémence ä sa propre époque qui ne sait pas estimer les trésors qui lui sont parvenus. „Dans les sculptures des stalles princiéres vous voyez le bois brut se spiritualiser sous le ciseau de l'artiste". II lit encore, sur les dos de livres, les noms de Dante, Virgile, Tullius, Flaccus, Térence, noms dont plusieurs ont disparu depuis. „Désormais — reprend-il avec amertume — vous voyez tout cela en ruines, parmi la saleté fainéante du temps présent . . . Sur les siéges, vous trouverez assis les jeunes sansculottes de la ville, les couronnements des siéges se dressent tristement au-dessus d'eux . . . Des jeunes gens á l'humeur joyeuse inscrivent avec recueillement leur nom sur les murs et sur les monuments qui fourmillent déja de gribouillages". Pour terminer, il invite ces messieurs experts, qui par hasard pourraient arriver dans la ville, ä venir regarder ces monuments et á les faire transporter au cabinet des antiques de la nation, car il méritent de devenir un trésor de la nation entiére. Malheureusement ce généreux conseil de Szini ne fut suivi que beaucoup plus tard. Ce ne fűt que pendant la seconde moitié 1 5 Leffler, o. c. p. 278. 1 6 Comitats et Villes de Hongrie ; Le Comitat de Szabolcs. Budapest, p. 141. 1 7 Charles Szini, Affaires de Hongrie. Magyar Sajtó, 1855, no 15. du siécle passé que les milieux compétents commencérent ä s'occuper de l'état scandaleux oü se trouvait l'ameublement de l'église de Nyírbátor. Dans le volume de l'année 1867 de la revue Századok, 1 8 une petite note anonyme Signale au public et ä la Société Historique Hongroise comment, assez récemment, la crypte des Báthorys a été ravagé et comment on en a emporté tout ce que les voleurs précédents avaient respecté. L'auteur inconnu attire l'attention sur la stalle magnifique qui y est encore visible. Cependant, de sérieuses mesures ne furent prises qu'en 1889 ä une séance ordinaire de la Commission Nationale des Monuments d'Arts qui, ayant examiné l'affaire, chargea Etienne Möller d'exécuter sur place une esquisse des stalles de Nyírbátor et de soumettre á la Commission un rapport détaillé. Möller exécute en effet le travail qui lui est confié (voir plus haut, page 33). On apprend par son rapport détaillé, qu'un tremblement de terre a endommagé l'église en 1834, mais que les dégáts ont été réparés dés 1837, selon une inscription dans l'église. En 1867, l'église a été pourvue de siéges neufs et c'est probablement á ce moment-lá — dit Möller — que le second rang des stalles a été déplacé. Au moment de la visite de Möller, les parties déplacées étaient accumulées péle-méle dans la partié Orientale de l'église. En général, les stalles sont décrites dans le rapport ä peu prés dans l'état oü nous les avons trouvées, ce qui revient á dire que depuis 1890 il n'y a pas eu de délabrement notable. Dans son rapport, Möller déconseille le transport des stalles ä cause de leurs grandes dimensions; il se borne ä proposer le transfert, du rang inférieur seul au Musée des Arts Décoratifs. II en emportait lui-méme trois fragments qui furent déposés ensuite au Musée des Arts Décoratifs. Le rapport de Möller fut lu ä la séance du 30 décembre 1889 de la Commission ; celle-ci a chargé Möller de faire la description détaillée des stalles et d'exécuter des moulages de plätre d'aprés des parties sculptées. A partir de ce moment-lä, on ne fait plus mention des stalles de Nyírbátor, dans les actes de la commission et l'affaire semble étre retombée dans l'oubli pour longtemps. Cependant, les siéges ne cessent de se délabrer, et on va jusqu'ä s en servir comme bois de chauffage. 1 9 En 1898, Victor Myskovszky lance un 1 8 Századok, 1867, p. 222. 1 9 Béla Leffler, o. c. p. 266.