Az Ernst-Múzeum kiállításai 1940-1946

Jelenkori francia festőművészek

les résultats étaient là, probants; un art d'une vigueur et d'une richesse presque sans précédent proclamait le triomphe conjugué des sens et de l'esprit. Pouvait-on aller beaucoup plus loin sur cette voie? Issu en grande partie de la guerre et de ses conséquences lointaines ou proches, le mouvement dada qui allait devenir, en s'implantant à Paris, le surréalisme, représentait alors la première tentative conjuguée d'artistes et d'écrivains pour mener la lutte contre la logique, principal facteur d'édi­fication, à leurs yeux, de la civilisation occidentale actuelle. Mouvement de révolte négatif, dirigé à l'origine contre la culture, puis contre la structure même de l'esprit humain et usant, pour parvenir à son but destructif, du ridicule, le sur­réalisme ne tarda pas à vouloir pousser jusqu'à un degré jamais atteint, avant lui, l'interrogation que l'homme se fait de soi-même à travers l'art. Or, dans cette tentative de pénétration de ce qu'il y a de plus profond en l'homme, l'art, pour les surréalistes, ne pouvait être qu'un moyen, non une fin. Et, guidés par les recherches de Freud qui avait montré l'importance de l'instinct vital, d'essence surtout sexuelle, que toute une série de principes, établis par l'intelligence consciente et la volonté, étaient parvenus, sinon à supprimer, du moins à faire taire, ils se servirent, dans la poursuite de la vérité de deux moyens principaux, le rêve et l'écriture automatique. Transposé sur le plan de la peinture, le surréalisme, s'il emprunta parfois des formes cubistes, à cause de leur contenu révolutionnaire et de la participation de Picasso qui sut s'an­nexer ce domaine avec son génie habituel, n'avait donc rien de commun avec le cubisme dont la fin dernière avait toujours été de nature esthétique. Dans le passé, il pouvait se récla­mer, à la rigueur, de Jérôme Bosch, qui avait déjà peuplé ses toiles de monstres sortis de son imagination. Dans le présent, il reconnaissait, à juste titre, un précurseur en Chi­rico. A cette différence près que la vérité que les surréalistes se flattaient d'atteindre restait indépendante de la valeur artistique de l'oeuvre. Rien d'étonnant donc si, pour expri­mer leurs rêves ou en figurer l'imitation, certains d'entre

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