A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

57. Mihály Munkácsy : Esquisse en couleur pour l'Apothéose de la Renaissance Munkácsy Mihály: Színvázlat A reneszánsz apoteózisa mennyezetképhez sombre du premier plan s'enfonce davantage vers le fond du tableau, et un peu moins sur l'esquisse en couleur ; sur cette même esquisse les figures sont déplacées jusqu'à la marche qui est tout à fait à droite, où elles forment un groupe de quatre. Sur le dessin, la figure bien visible, au contour mouvementé, se trouvant derrière le socle — laquelle, à première vue, pourrait être prise pour un nouveau modèle, mais, comme nous le verrons plus loin, est plutôt un jeune peintre — forme, avec les deux modèles qui l'occupent, un joli groupe de trois plein de vie. La figure de ce jeune élève est également reconnaissable sur l'esquisse on couleur, quoiqu'el­le soit recouverte d'une couche de peinture. Les deux nus, grâce à leur isolement et à l'éclairage, jouent un rôle plus important sur l'esquisse en couleur ; le modèle de­bout que, sur le tableau à l'huile, nous voyons sur la partie arrière de l'estrade (repeint) a, sur le dessin, les deux bras levés au dessus de la tête, dans une position plus libre, plus détendue que sur l'esquisse en couleur, ce qui reflète une conception plus objective et plus sévère. Sur le dessin, Titien avait encore un deuxième élève ; à la place de la femme qui, sur le tableau, joue le rôle d'un observateur et présente un bizarre mouve­ment de danse, le dessin montrait originellement une mère avec son enfant ; sur le dessin, Veronese est assis sur un grand escabeau qui, même sur l'esquisse, s'avère déjà être un véritable escabeau de peintre (à plusieurs marches), mais si loin de la toile, qu'en réalité il lui 58. Mihály Munkácsy : Étude pour l'Apothéose Munkácsy Mihály: Tanulmány az Apoteózishoz serait impossible de la peindre ; sur l'esquisse en couleur, le peintre et la toile sont rapprochés l'un de l'autre ; sur le dessin, cette toile porte, quant à la perspective, une correction importante qui s'avérera utile dans les esquisses ultérieures. Comme nous l'avons déjà dit, le dessin est doté d'un fond particulièrement intéressant : au dessus du groupe de modèles, les sombres contours d'un arbuste apparaissent de nouveau, comme nous l'avions vu sur les esquisses en couleur mentionnées plus haut ; ensuite, à droite, rattachée aux coulisses d'arbres — serait-ce la forme prise à une autre concep­tion pour une nouvelle variante ? — une énorme colonne (ou des colonnes, un mur ? dont les traces sont encore visibles sur l'esquisse en couleur, malgré les couches de peinture qui les recouvrent) soutien d'une arête de voûte qui, courbée en demi-cercle, ferme le haut du tableau ; derrière, une abside vide, également en demi-cercle ou plutôt une construction ronde ouverte vers le haut, comme encadrement pour le génie de grandeur « sur­naturelle » (à peine esquissé) descendant du ciel et déployant ses ailes. Tout ceci dénote une tendance à la magnificence théâtrale en même temps que l'absence de conceptions spatiales bien définies. Nous devons aussi mentionner le dessin 20/34 (Fig. 59) — qui a été exécuté peu après le précédent, en tout cas avant la première étude en couleur — pas tellement à cause de la disposition des figures (sous ce rapport, il diffère des précédents par la figure couchée à gauche au

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