A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)
59. Mihály Munkácsy : Étude pour l'Apothéose Munkácsy Mihály: Tanulmány az Apoteózishoz premier plan, et par l'étrange fond carré derrière le modèle debout et habillé) mais plutôt à cause de l'idée relative à la représentation de l'espace, qui y est un peu plus développée. Sur le bord supérieur, au dessus de l'énorme figure que constitue le génie aux ailes déployées, le peintre a essayé, à l'aide de quelques lignes courbes, de tracer l'ouverture supérieure d'un édifice circulaire à travers laquelle des figures semblent se pencher au dessus d'un rebord ( ? ). Sur le bord droit du tableau, très en biais, on voit une sorte d'appui latéral comme la colonne du dessin précédent, tandis qu'en face on peut deviner la toile près de l'escabeau de Veronese. Nombre de détails de ces deux premières feuilles ne sont compréhensibles qu'en s'aidant du dessin 20/36 (Fig. 60). Celui-ci est aussi en rapport étroit avec l'étude précédente pour ce qui a trait à la technique, l'un permet de comprendre l'autre en ce qui concerne les conceptions et leur développement. Sur ce dessin, la scène figurative a été considérablement modifiée par rapport à l'étude en couleur ; y manquent au premier plan, la balustrade et les personnages, y manquent aussi le peintre sur son escabeau ainsi que la femme (la mère) dans le groupe que constituent Titien et ses disciples ; par contre y a été ajouté un groupe de plusieurs figures au fond sur une sorte de balcon (à droite, on voit nettement un homme qui présente un tableau ou un dessin, à gauche, quelques personnages debout sont plongés dans 60. Mihály Munkácsy : Étude pour l'Apothéose avec le plan du tableau Munkácsy Mihály: Tanulmány az Apoteózishoz a képtér alaprajzával la contemplation de cette oeuvre) en outre, à droite, tout à fait devant, derrière la rampe de l'escalier, apparaît la mère avec son enfant. Grâce à la proportion des figures, leur disposition est plus nette, leur répartition sur plusieurs plans plus convaincante, depuis la Femme et les deux hommes qui 1 ^avancent — auxquels s'est joint un énorme chien sur la dernière marche, la plus proche du spectateur — jusqu'aux petites figures de la scène du fond, en passant par l'estrade centrale avec ses personnages principaux bien proportionnés entre eux. Pour la réalisation de sa conception de l'espace, le peintre a tracé dans la marge du dessin, un projet dans les règles, un dessin en plan. A ce projet correspond la disposition des figures en trois zones (l'une derrière l'autre et se superposant) avec l'escalier pour les figures du premier plan ; vient s'y ajouter une estrade s'étendant en hémicycle, assez profonde selon le projet, sur laquelle se joue la scène d'atelier proprement dite ; enfin, en haut d'un deuxième escalier, apparaît une scène secondaire : « l'endroit où le tableau est examiné ». Le projet représenté sur le dessin ne correspond pas tout à fait en ce qui concerne la vue de front. Évidemment on trouve les deux énormes paires de colonnes qui entourent l'escalier entre le premier plan hémicirculaire et la salle carrée communicante qui est derrière, mais sur le dessin en plan il s'agit d'un espace carré très prononcé, tandis que sur l'esquisse il n'y en a pas trace (il est possible que sur le dessin en plan, en deux variantes, le balcon figuré une fois à l'arrière-plan, une fois au milieu, ait été le théâtre de la scène secondaire qui, comme on le voit, s'est déplacée jusqu'au bord de l'escalier). C'est tout d'abord la conception du plafond qui est le plus en contradiction avec la séparation nette entre les deux différents espaces que l'on trouve sur le dessin en plan. Sur toute la largeur