A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

25. Maître MS : Main dans le Calvaire d'Esztergom MS mester: Kéz az esztergomi Kálváriából 27. Maître MS : Main dans le Portement de Croix d'Esztergom MS mester: Kéz az esztergomi Keresztvitelról sujet en style gothique moins dans l'esprit de Dürer que sous l'influence du Saint Sébastien de Schongauer (B. 59 et B. 60). En exécutant ses trois gravures appartenant au groupe de ses premières œuvres et représentant chacune une sainte, sainte Marguerite, sainte Ursule et sainte Catherine, il s'est inspiré aussi d'une série de gravures de Schongauer, Vierges sages et Vierges folles et des feuilles B. 64, 65, 63. L'art de ce maître allemand a fait plus qu'indiquer une orientation au peintre et au graveur; il était pour eux une sorte d'école dont ils purent tirer des enseignements utiles (Fig. 1—6). Le Saint Christophe du Maître MZ (L. 3) imite, par le visage, l'attitude et la robustesse du corps du saint, le geste du bras droit de l'Enfant, un type propre à Schongauer mais transformé par lui dans l'esprit de Dürer et de Pollaiuolo (Fig. 15). Les traits du saint réapparaissent dans la figure d'un berger du panneau de Maître MS provenant de Hontszentantal.

58 Ces observations nous autorisent à supposer que le peintre Maître MS connaissait et utilisait dans son œuvre les compositions du graveur Maître MZ. Bien fondée que soit cette supposition, elle ne permet pas pour autant de trouver les raisons qui durent amener les deux artistes à puiser aux mêmes sources italiennes. Comment expliquer le grand nombre de modèles indentiques qui inspirèrent les gravures du Maître MZ et les panneaux du Maître MS ?

5 9 Si nous n'avions trouvé nos exemples que dans l'œuvre de Schongauer ou dans celle de Dürer, le problème n'aurait pas cette importance. Les gravures et les panneaux auraient-ils été exécutés quinze ans plus tard environ que nous ne pourrions pas prendre le recueil d'exemples communs pour un signe à tel point distinctif. Ce recours immédiat aux gravures italiennes nouvelles en vue de leur adaptation et utilisation en style gothique n'est pas un fait général, il est plutôt un phénomène particulier dans l'art des pays du Nord dans les toutes premières années du XVI

e siècle.

60 A côté de Dürer qui a fait le voyage d'Italie, le Maître MZ est le deuxième artiste « italianisant » ; il fut difficilement reconnu en raison de l'écart qui existait entre son programme de faire prévaloir le style gothique dans ses œuvres et le génie nurembergeois. Il est généralement reconnu que la composition de la Déploration du Christ devant le tombeau de Rogier van der Weyden (Florences, Offices) a inspiré Maître MS et aussi Maître MZ. Le premier l'a prise pour modèle dans deux panneaux, le graveur l'a utilisé dans une gravure. Or, cette composition ne pouvait pas être connue dans les pays du Nord. On peut se demander si, à en juger d'après les sources, l'auteur des gravures et celui des panneaux ne faisaient qu'un en réalité. A côté du problème de l'influence des gravures italiennes sur le peintre et sur le graveur, celui de l'ascendant de Dürer nous paraît avoir une très grande importance. Cette influence sensible dans l'œuvre du graveur