A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)
28. Martin Schongauer: Une vierge folle, L. 86 (détail en image 29. Maître MS : La Nativité (détail) réfléchie) MS mester: Jézus születése (részlet) Martin Schongauer: Egy balga szűz, L. 86 (részlet tükörképesen) a été étudiée par Lehrs qui a conclu à des emprunts peu importants et il a rangé le graveur parmi des disciples de Dürer qui avaient de l'imagination créatrice. Sans parler maintenant de son refus d'accepter l'existence de relation avec l'œuvre de Stoss et celle de Schongauer, ce qui fut, à mon avis, une erreur de sa part, je crois que ses autres affirmations aussi ont besoin d'être atténuées. Lehrs ne parle pas d'emprunts faits à des maîtres italiens et mentionne en termes très généraux ce que notre graveur devait à Dürer. 61 Des rapports très divers examinons un seul maintenant qui mérite bien notre attention: je pense à la représentation du paysage et à la conception de l'espace du Maître MZ comparées à celles du Maître MS. Le graveur a construit « tous ses fonds de paysage d'éléments empruntés à Dürer et ces éléments se répètent » — affirme Lehrs. Sur ses premières planches il a copié même des motifs d'arbres trouvés dans les gravures du grand artiste nurembergeois. 62 Il lui a emprunté aussi des motifs d'architecture et de paysage qu'il a, par la suite, à peine modifiés, adaptés ou variés, les laissant toujours reconnaissables même sous leur forme assez fréquente d'images réfléchies. En représentant un paysage, il suivait presque exclusivement et de très près la manière de Dürer. Nous ne lui connaissons qu'une seule composition, le Martyre de sainte Catherine d'Alexandrie (L. 9), une de ses œuvres maîtresses ayant un espace très vaste où il a imaginé un paysage dans le goût de Dürer, mais dont la topographie nous fait penser à Geertgen ou à un artiste de son école (fig. 3). 63 Là, où il représentait un intérieur, il s'est inspiré, faute de trouver des modèles dans les œuvres de jeunesse de Dürer, de Rogier, d'Israhel van Meckenem ou d'autres artistes. 64 Sa manière de représenter le paysage toujours respectueuse de l'exemple que Dürer lui avait donné, est devenue, dans les gravures ultérieures, plus délicate, plus achevée même. 65 Par contre, il est étonnant que la conception de l'espace soit restée chez lui très archaïque. Ses personnages paraissent des figures découpées placées devant les coulisses que forme le paysage même si le graveur s'efforce de les mettre dans l'espace et de les intégrer dans le paysage. 66 La conception de l'espace du Maître MS dans la Visitation, la Nativité ou l'Adoration des Mages ne dépasse en rien celle des gravures signées MZ ; au contraire, elle présente des analogies très frappantes avec elle. Le peintre, tout comme le graveur, compose des groupes et place, au-dessus d'eux, d'autres groupes de plus en plus éloignés et réduits de deux tiers ou davantage. Le lointain apparaît seulement en hauteur, car ni le peintre, ni le graveur ne s'intéressent à l'étude de la perspective. Tous les deux composent leurs scènes en plein air uniquement à l'aide de figures, et le paysage comme les autres motifs empruntés à Dürer joue dans leurs œuvres un rôle secondaire : il n'est pas le milieu réel de la scène et sa fonction se réduit à exprimer une certaine ambiance, avoir un rôle iconologique et servir de décoration. Les fonds de paysage du Martyre de sainte Catherine (L. 9), du Couple à cheval parti au galop (L. 14), de la Visitation, du Calvaire ne sont que les variantes diverses, mais