A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

ses nus masculins ou féminins d'après des modèles qu'il avait découverts dans les œuvres d'autrui. 52 Il a dû avoir ses raisons pour ne pas dessiner son unique nu masculin sous l'influence de Mantegna ou de Dürer, de Pollaiuolo, du jeune Marcantonio ou d'autres peintres italiens, ni sous celle d'artistes travaillant ou ayant travaillé dans des pays du Nord qu'il connaissait pourtant bien, mais de chercher l'inspiration dans une gravure de Nicoletto da Modena, artiste moins remarquable que les autres que nous venons de mentionner. 5 3 Nous sommes étonnés que le peintre Maître MS se soit décidé, lui aussi, pour quelque raison semblable, à agir de même. En effet, si on ne tient pas compte du corps du Christ dans le panneau conservé à Varsovie et du Christ du Calvaire, c'est-à-dire si l'on met à part ces deux corps, on ne connaît qu'un seul nu masculin peint par lui: Le Christ ressuscité (Mu­sée Chrétien, Esztergom). Il fut exécuté aussi d'après les .nus de Nicoletto da Modena (Hind 38 et 53), le peintre fondant en une seule, et d'une manière particulière, les figures de saint Sébastien et de saint Jean Baptiste. 54 Pourtant, Maître MS devait connaître beaucoup de re­présentations du Christ ressuscité. Il est donc remarquable que, pour trouver son modèle, il se soit adressé, tout comme le graveur, à cet artiste italien contemporain as­sez insignifiant, mais très fécond. Non seulement le choix des modèles, la manière aussi de la représentation des cadavres que nous avons à peine fait remarquer parmi les nus, présente des ressemblances. La tête du Christ mort de la Déposition de Croix (ta­bleau conservé à Varsovie) évoque la tête du Christ de Schongauer, tandis que le corps rappelle les corps du Christ de Veit Stoss. La tête du vieux roi mort de L'Émulation des fils du roi du Maître MZ (L. 21) a été également inspirée d'une gravure du même artiste (B. 1) alors que son corps, malgré certaines retouches, conserve les réminiscences de la figure du Christ d'une gravure sur bois de Dürer : Ecce homo (B. 9). 55 Dans le caractère de ces deux figures on sent indéniablement l'influence de Stoss. Mais, plus que ces emprunts faits à son œuvre, im­porte le fait, que nous découvrons les mêmes caractéris­tiques de son art dans la manière du peintre au même degré que dans celle du graveur. Nous y reviendrons plus loin. 56 Le peintre Maître MS a modernisé, dans l'esprit de Schongauer et de Dürer, une composition propre en vé­rité à van der Weyden et il l'a dotée de détails qu'il avait empruntés à Stoss. Dans la Nativité et L'Adoration des Mages, œuvre postérieure, il est resté fidèle, pour l'es­sentiel, aux compositions de Schongauer qui convenaient bien à ses thèmes. Maître MZ était attaché, lui aussi, par plus d'un fil, au maître de Colmar. 5 7 II trouvait chez lui les modèles de ses têtes, des détails. Il est particulière­ment intéressant de noter qu'en créant son Saint Sébas­tien, inspiré de Nicoletto, il a donné une variante de ce 24. Maître MZ : Main dans l'Idolâtrie de Salomon, L. 1 MZ mester: Kéz a Salamon bálványimádásából, L. 1 26. Le Maître du Manuscrit Behem : Main dans la minia­ture des Faiseurs de papier A Behem-kódex mestere: Kéz a Behem-kódexből, a papír­készít ők-miniatúráról

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