A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

15. Maître MZ : Saint Cristophe, L. 3 (détail) MZ mester: Szt. Kristóf, L. 3 (részlet) 16. Nicoletto da Modena; « Lingua pravorum peribit » (Hind 33, détail) Nicoletto da Modena: „Lingua pravorum peribit" (Hind 33, részlet) 14. Maître MS : La Nativité (détail) MS mester: Jézus születése (részlet) le peintre de ce panneau désireux de faire son portrait n'a pas choisi la pose d'une imitatio Christi au sens hu­maniste comme l'avait fait Dürer dans son autoportrait (peint en 1500 et conservé aujourd'hui à la Pinaco­thèque de Munich), 40 mais il a préféré une forme plus archaïque, celle d'une adoration où ü apparaît en roi. Ces deux autoportraits sont mimétiques : celui de Dürer est un autoportrait théomorphe, celui conservé à Lille est un simulacrum regis. Le premier prétendait à avoir l'essence de la mission divine, le deuxième dé­sirait s'attribuer le plus haut rang social. Le portrait de Dürer est une innovation dans le genre et repiésente un sommet ; le portrait du Maître MS est une œuvre qui termine un long développement du type de portraits au regard orienté vers le spectateur. Ce dernier peut être également considéré comme un sommet ; concentration poussée jusqu'au dernier point de la tension, de l'élé­ment artistique, des rôles contraires propres au go­thique tardif. Cet individu, être particulier n'est pas encore devenu dans son art un premier personnage, un moi dominant et par rapport à son contemporain nu­rembergeois plus jeune que lui, le jeu avait plus de place dans son coeur et dans son univers. Cet autoportrait qui nous le montre déguisé en roi, étant le portrait du jeune roi de l'Adoration, nous semble un peu idéalisé au point de vue de l'âge du modèle. Les trois rois, tels qu'on avait l'habitude de les représenter, diffèrent sensiblement par leur âge. 4 1 Le panneau du Maître MS se rapproche du type de l'Adoration des Mages de Schongauer et, à son exemple, il présente un vieux roi, un roi plus jeune et un roi sarrasin qui est le plus jeune. Sur l'Adoration des Mages de Dürer qui date de 1504 (Florence), c'est également le roi sarrasin qui est le plus jeune. Ainsi, le roi qui se place entre le pre­mier et le dernier, devait être d'âge moyen, un homme dans la force de l'âge . L'autoportrait convenait donc à la représentation d'une telle personne. Le peintre avait le visage assez maigre d'un homme qui vieillit lentement. Au premier coup d'œil il semble avoir la quarantaine ou peut-être désire-t-il le paraître conformément au rôle qu'il tient dans la scène. Les plis nerveux autour des yeux et du nez, les poches visibles à côté de l'œil gauche et sous l'œil droit, la ride très accusée au coin de la bouche et le front creusé de trois rides témoignent d'un âge plus avancé. La peau du cou n'est pas lisse non plus et les mâchoires soutiennent des joues qui pendent sous des pommettes larges. Il est bien probable que le peintre avait déjà dépassé la cinquantaine au moment où ü s'est ainsi peint. 42 L'inclination en avant de la tête est-elle due à l'âge ou bien est-elle signe du respect? Il serait bien difficile d'en décider. En tout cas, il y a lieu de tenir compte, en raison du rôle du jeune roi, de l'intention du peintre d'idéaliser un peu son premier portrait et de s'y représenter un peu plus jeune qu'il ne l'était.

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