A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)
106. Mihály Munkácsy : Détail du « carton » (Fig. 100) : La loge du pape Munkácsy Mihály: Részlet a kartonból" (100. kép): A pápa loggiája stituerait au fond qu'un travail de routine. Etant donné la sévère autocritique du peintre - il est bien connu que d'autres grandes œuvres ne furent jamais ressenties par lui comme achevées, il les retouchait, les corrigeait, les fignolait — il lui fallut une année entière pour mener à bien l'exécution du tableau. Lors de la comparaison du tableau achevé avec le « carton », il s'est avéré que, pour Munkácsy, celui-ci n'était en vérité qu'un essai et non un travail définitif. Sur le « carton » étaient fixées dans les détails toute la distribution du tableau, toutes les parties architecturales, toute la composition figurative. Celui qui regarde superficiellement trouve à peine de différence entre le « carton » et le tableau terminé. Cette différence est pourtant loin d'être insignifiante. En résumé, nous dirons qu'en ce qui concerne les couleurs, elles sont plus légères, plus vives, plus fraîches sur le tableau que sur le « carton ». D'une part, la couleur des figures est maintenant plus nette, plus transparente, et elle présente une certaine diversité : par exemple la draperie gonflée comme une voile, d'un effet remarquable derrière le nu debout, est devenue d'un solennel bordeaux ;le bleu, sur la partie inférieure de l'échafaud et sur la couche que l'on voit à gauche près de l'escabeau, et particulièrement celui de la robe de la femme se tenant debout tout à fait à droite, sont devenus incomparablement plus intenses et plus clairs ; parmi ceux-ci, le bleu-pâle apparaît encore une fois au milieu du tableau, près de Titien sur le petit tableau aux coins arrondis. De même, le bleu du ciel que l'on voit à travers les lunettes, et surtout à travers la grande ouverture circulaire de la coupole, est encore plus pur, plus lumineux. Aux couleurs de la robe du génie de la Gloire, d'un délicat jaune citron et d'un beau blanc, se mêle le bleu léger et vif de la robe de la Renommée (précédemment lilas), formant ainsi une triple harmonie classique. La grande palme que tient le génie est la seule tache vert vif du tableau. D'autre part toute l'architecture semble plus claire, plus transparente ; à droite ce sont les tons jaunes qui dominent, à gauche, ce sont plutôt les rouges et les bruns. Sur la gauche du tableau, l'intérieur de la galerie est rempli d'une lumière