A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)
107. Mihály Munkácsy : Études de détail pour l'Apothéose : « La Renommée » Munkácsy Mihály: Részlettanulmányok az Apoteózishoz: a „Hírnév" jaune. Là où elles sont éclairées, à gauche, les colonnes de marbre sont d'un rouge violacé aux reflets bleutés, tandis qu'à droite elles sont d'un blanc mystérieux. La grande corniche qui les couronne semble être d'or. Il y a aussi une autre raison qui fait que le tableau terminé paraît plus léger, plus aérien. L'artiste s'étant rendu compte que sur le « carton » le découpage de l'image était trop étroit, et que, sur les côtés, les sections trop brutales des bords influençaient désavantageusement l'impression d'espace, il a élargi les limites spatiales. Seule la limite inférieure, avec ses quatre marches foncées, est restée inchangée ; des trois autres côtés une ouverture plus grande s'étend devant nos yeux. Cet élargissement est le plus frappant au bord droit du tableau, là où le balcon s'appuie sur le bord du caisson auquel il est parallèle. Sur le « carton » le balcon est découpé d'une manière encore plus brutale que sur le projet de Vienne ; sur le tableau achevé, on voit la corniche inférieure du mur de devant et même aussi une petite partie du côté, de sorte que le spectateur n'a aucune difficulté à ressentir la « pénétration dans l'espace ». En même temps la figure féminine debout en tire avantage quant à la liberté de ses mouvements (maintenant elle est mieux dans la ligne de la colonne qui est derrière). A ses pieds, les deux demi-figures que l'on voit au-dessus de la balustrade de marbre, sont sans doute de nouveaux artistes apparus pour la première fois sur le « carton », mais que, au bord, on remarquait à peine ; maintenant, ils sont mieux dans le tableau, ils se sont rapprochés de Michel-Ange. Si on revient à des conceptions plus anciennes, un autre artiste vient s'y ajouter (probablement Vélasquez d'après une note de Hasenauer) de façon que le coin de droite gagne énormément en poids. 81 Pour ce qui a trait à la sensibilité de Munkácsy, 108. Mihály Munkácsy : Étude de détail pour l'Apothéose : Joueur de luth Munkácsy Mihály: Részlettanulmány az Apoteózishoz: Lantjátékos considérons « l'élargissement maximum, l'ouverture » du tableau dans sa dernière variante (en plus du sens spatial proprement dit), cet élargissement se répercutant sur de subtiles nuances de gestes, telles que la tête détournée du modèle debout (Fig. 111), cette tête était, dans les études précédentes, tournée vers l'intérieur du tableau en un profil perdu, maintenant elle s'est libérée des contraintes antérieures, le visage regarde librement « vers l'extérieur » ; le bras et la main se détachent du corps, l'atmosphère devient sensible. En outre, l'élargissement de l'espace a, du côté gauche, des conséquences visiblement positives : l'escalier semble plus large, la direction horizontale domine avec encore plus de puissance. Les deux figures debout, Léonard de Vinci et Raphaël, qui étaient au bord, sont maintenant bien dans le tableau ; de ce fait la distance qui les sépare de la toile de Veronese s'est accrue, l'espace en devient plus libre, le bord oblique de la toile touche le sol sur une plus grande profondeur, elle s'en trouve plus longue ; la ligne de la draperie qui, près de la toile, suit sa direction est renforcée par l'agrandissement du motif. L'élargissement du champ du tableau influe d'une manière peut-être encore plus décisive sur les parties architecturales dans le haut du tableau : la coupole et l'aedicula circulaire. Maintenant la lourde corniche qui couronne cette dernière se détache des deux bords latéraux du tableau, ce par quoi elle semble plus légère. Par « l'élargissement de l'espace » la coupole, pour le spectateur, se ferme beaucoup plus facilement en un cercle complet. Les deux paires de colonnes les plus haut placées (les premières) à droite et à gauche sur le « carton », sont maintenant près du bord supérieur du tableau, et sous les chapiteaux, de côté, elles sont coupées nettement et avancent librement dans le tableau, elles se voient sur presque toute leur hauteur ;