Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)
85. Bein György Szalmás : Couple au champ de maïs. 1 938 I ryiirjjy Szalmás Béla: Hmberpár kukoricásban. 1938 de l'intégrité et de l'ordre. Quand les artistes de « métier » ne sont plus considérés par la société comme de bons artisans, tout artisan peut s'adonner à l'art, il doit même s'y adonner pour satisfaire à son désir qui le pousse à la création. Dans ces périodes, l'importance historique d'un langage; artistique réduit à sa forme la plus simple s'accroît et la valeur et le crédit de la redécouverte personnelle des connaissances dont l'homme et l'art sont l'objet augmentent. Dans l'histoire de l'art européen, la redécouverte individuelle des expériences collectives est à observer surtout dans la période qui va du milieu du XIX e siècle jusqu'à nos jours, mais, naturellement, on retrouve ses indices aussi dans chaque époque de transition ou en phase; critique. C'est à cette période que s'adressent les chercheurs et les organisateurs d'exposition d'art naïf pour rassembler des œuvres, en particulier des peintures et des statues, rarement des œuvres littéraires bien qu'ils les collectionnent aussi, négligeant complètement de rechercher les monuments architecturaux dont l'existence ne peut tout ele; même être mise en doute. Les œuvres antérieures à cette époque datent pour la plupart de périodes de transition. Pourtant, les œuvres qui datent de cette période comprenant 80 à 100 ans ne sont pas pour autant homogènes, ni uniformes bien que leur caractère soi-disant extra-temporel, leurs affinités étonnantes et leurs marques communes soient vantés par toute une légion d'admirateurs qui vont jusqu'à considérer les caractéristiemes de ces créations comme les critères des œuvres que l'art naïf produira à l'avenir. Au début, il y aeu»le douanier Rousseau, «< c'est ainsi que débute, en général, le premier chapitre des études consacrées à l'art naïf et c'est cette affirmation que les expositions organisées jusqu'à nos jours étaient appelées à justifier. Cependant, on n'ignore pas que Rousseau de son vivant n'a jamais participé à aucune exposition d'art naïf, qu'il ne s'est jamais appedé artiste naïf se disant de préférence peintre moderne* et qu'il n'avait point l'intention de créer une tendance nouvelle. La présentation de Rousseau en compagnie d'artistes naïfs, découverts bien plus tard et qui ont œuvré quelques dizaines d'années après lui, se faisait déjà dans l'esprit d'une catégorie ultérieurement construite par les historiens d'art. C'est Wilhelm TJhde 9 , auteur de la première monographie de Rousseau qui a commencé de recherche des peintres apparentés à Rousseau, peintres de dimanche qui sont restés douaniers, balayeurs, concierges et ne sont jamais devenus exposants du Salon des Indépendants ni du Salon d'Automne.