Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)

N () T E S 1 Doidalsas : Aphrodite accroupie. Doidalsas (au milieu du III e siècle avant notre ère) sculpteur grec, maître de cour de Nicomède, roi de Bithynie. Son œuvre la plus célèbre est l'Aphrodite accroupie au bain ; plusieurs copies de ce bronze perdu nous sont restées. Son œuvre est caractérisée par une composition fermée, d'une construction intrinsèque compliquée. Bibliographie : Luilles, B. : Die kauernde Aphrodite. München, 1954. — Művészeti Lexikon Budapest, 1965. t. I., p. 548. 2 Lettre d' István B'ereiiczy du 15 mai 1818 de Vienne, à son frère József Ferenczy : Melier, Simon : Ferenczy István. Budapest, 1905. pp. 41, 42. — Wallentinyi, Dezső : Ferenczy István levelei (Lettres d'I. Fereuczv) Budapest, 1912, *p. 99. 3 Ferenczy écrit en toute franchise de ses études consacrées aux estampes, contrairement à d'autres artistes qui, ayant consulté non sans en profiter les estampes, blâment cette activité, p. ex. Manet dont les œuvres décèlent aussi l'influence des estampes écrit pourtant « qu'un peintre intelligent ne doit jamais aller dans la rue Lallitte. Mais s'il ne peut aucunement s'en passer, qu'il n'examine pas au moins les boîtes des marchands de tableaux. » A. Proust : Edouard Manet. Souvenirs. Paris, 1913. — Mais Manet n'observait jamais cette belle maxime, au contraire, il passait des heures chez ces marchands en fouillant les cartables d'estampes — écrit Barskaïa dans son étude sur les sources des premières œuvres de Ma.net. Szovjet Művészettörténet (Histoire d'art soviétique). Budapest, 1966. N° XXI, p. 61. (Articles choisis du Bulletin du Musée National de l'Ermitage de Leningrade, Ns VIII.) 4 Marcantonio Raimondi : Le jugement de Paris. Bartsch XIV. 245. — Delaborde 114. Du côté gauche de l'estampe, la scène du jugement de Paris, à droite la Nymphe assise entre deux dieux fluviaux, au-dessus d'eux Zeus, Diane, les Dioscures, Apollon, avec le zodiaque. Signée : RAPH. URBI. INVEN. et le monogramme de Marcantonio. A gauche, inscrip­tion : SORDENT PREA FORMA INGENIUM VIRTUS REGNA AURUM. Cuivre, 294 x 438 mm. L'estampe s'inspire d'un dessin de Raphaël exécuté vers 1510, puis perdu. Ce dessin même remonte à deux reliefs de sarcophage romain de la Villa Medici et de la Villa Pamphili. La copie d'une esquisse de la scène principale se trouve au Musée du Louvre, un dessin original pour la figure de Vénus au Musée des Beaux-Arts de Buda­pest, — Thode, H. : Die Antiken in den Stichen Marc Antons. Leipzig, 1881. p. 24. Ni 12. — Fischel, 0. : Raphaël. Londres. 1948. p. 324. Kig. 295. a, b. — Cagiano de Azevedo : Le Antichite di Villa Medici. Roma, 1951, p. 68. — Oberhuber, K. : Die Kunst der Graphik III. lie­naissance in Italien, 16. Jahrhundert, Albertina, 1966. — Kat. 138. 5 Marcantonio Raimondi : Vénus accroupie. (Vénus et Cupidon), eau-forte 220x145. Signé: MAF. — Delaborde 122. — B. XIV. 313. — II. W­Schmidt, dans son article classe cette lan-torte de Marcantonio parmi les œuvres mûres d'avant la période de Borne, et la date de 1508, selon lui, Marcantonio devait déjà à Bologne s'adonner à l'étude des antiques, à l'instigation de Ripanda ; Thieme — Backer lex. XIIJ. k. 575. o. Alfredo Petrucci ne classe pas la feuille parmi celles de Bologne, mais la date de la première période de Rome. Il pense que l'estampe est gravée d'après un dessin de Raphaël, et il l'approche de l'Aphrodite au bain, statue de Museo Nazionale de Naples. — A. Petrucci : U mondo di Marcantonio. Bollettino D' Arte, XXXI, 1937-38, p. 33. — Ainsi cette estampe seraitla première faite d'après une copie de la statue de Diodalsas. — Delaborde mentionne une variante de cette estampe, exécutée par Altdorfer en vue renversée où Altdorfer mit le groupe dans un intérieur, au lieu du paysage de Marcantonio. — Lullies (op. cit., p. 8.) note également que non seulement A. Altdorfer s'inspira du modèle antique pour exécuter sa composition Vé­nus et Cupidon », mais aussi la faïencerie s'en servait au 16 e siècle pour la décoration ; mais Lullies ne mentionne pas à ce propos l'eau-forte de Raimondi. — Selon F. Winzinger (Albrecht Altdorfer, Graphik. Mün­chen, 1963, p. 112) la feuille N° 116 — d'Altdorfer Aphrodite accroupie — date de 1526-30, et copie l'estampe B. 313 de Marcantonio. — Du point de vue de notre présente étude cette feuille est intéressante étant la première qui représente l'antique Aphrodite accroupie (la statue gardée aujourd'hui à Naples, se trouvait encore à Rome, dans le loggia du jardin du Palazzo Medici-Madama), et puisque nous retrouvons le motif de cette estampe chez les artistes traitant des sujets de l'art plastique antique. 6 Melier, op. cit., repr. N° 2. pp. 5 et 383. ' Marcantonio Raimondi : Ronde des enfants et de deux Cupidons. 114 x 167 mm. Delaborde 83. 8 Cornelius Galle, d'après Rubens : Vénus avec Cupidons. Cuivre. Signé : P. P. Rubens pinxit, Corn. Galle sculp. — Lullies (op. cit., p. 8) mentionne l'affinité de la gravure de Cornelius Galle et d'autres tableaux de Rubens avec des modèles antiques. Selon lui Rubens s'inspira de la variante de l'Aphrodite accroupie qui se trouvait au début du 17 e siècle à Rome, au Palazzo Farnèse (Medici-Madama), plus tard transportée à Naples. C'est cet exemplaire d'après lequel la gravure de Raimondi et les dessins de Heemskerck furent exécutés (Fig. 58.) (Pour les dessins de Heemskerck, v. Huelsen-Egger : Marten von Heemsckerk, t. I, fol. 5. r., fol. 6 v. — Zeichner sehen die Antiken. Berlin — Dahlem, 1967. Na 64.) — On rapproche les œuvres de Rubens encore d'autres variantes du modele antique, ainsi de l'Aphrodite accroupie de la collection Ludovisi-Cesi de Rome, et de celle gardée au Louvre. — Il y a beaucoup de gravures d'après les tableaux de Rubens, donc si Ferenczy écrit qu'il a étudié « des estampes d'après Rubens », il en a trouvé plusieurs où il pouvait puiser de l'inspiration pour son motif. — Herbert von Einem: Rubens «Abschied des Adonis» in Düsseldorf. Wallraf-Rihartz Jahrbuch. BD. XXIX. Cologne, 1967. repr. Ks* 98, 99. : « Die Figuren sind antikischer. Bei Venus setzt sich das Vor­bild der Kauernden Venus des Doidalsas durch ». 8 Tauriscus Euboeus : Catalogue des Estampes gravées d'après Raphael. Francfort-sur-le-Main, 1819 p. 287. « Dans l'ouvrage d'Episcopius on trouve : a.) La femme aux deux cruches, b.) Une Sybille qu'il attribue faussement à Michel-Ange. N° 22., c.) Études pour un corps. Ne 28. 10 J. Episcopius : Icônes Signorum Veterum. 1671. table Ne 77. Cuivre, signé à franche : F. Salviati d. ; à droite : JEF. — F.M. Haberditzl : Studien über Rubens. Jb. d. Ks. d. A. Kaiserhauses. Wien, Bd. XXX, 1911/12 p. 279. fig. 16. — Il mentionne seulement que l'estampe est gravée d'après une statue antique et rappelle l'affinité de celle-ci avec la «Vénus grelot­tante » de Bubens, du Musée d'Anvers. — Lullies (op. cit. p. 15), se réfé­rant à la bibliographie citée ci-dessus, estime que cette estampe est faite d'après l'Aphrodite accroupie transportée de la collection Farnèse au Musée de Naples. — Donc, c'est d'après la variante de l'Aphrodite accroupie de Diodalsas provenant de la collection Farnèse et gardée au Musée de Naples que sont faits l'Aphrodite accroupie de Marcantonio Raimondi (R. 313.) vers 1508, le dessin de Heemskerck entre 1532-35, et la gravure de J. Episcopius, au milieu des années 1600, mais le modèle de cette dernière est un dessin de Francesco Salviati,fait un siècle plus tôt. Il semble que c'est toujours l'estampe de Marcantonio qui attire l'attention à cette statue antique, et qu'elle joue un rôle important dans la transmission de ce motif. Les dessins de Salviati constituent, d'autre part, un certain trait d'union entre Marcantonio Raimondi et les maîtres postérieurs. 11 Schick, Gottlieb : lleinricke Dannecker. Huile sur toile, 119x100 cm. Signé : Schick pinx. 1802. Depuis 1835, à la National Galerie de Berlin ; avant 1835 :en possessiond'E. Graubner, Francfort-sur-le-Main. Le portrait repré­sente Heinricke Bapp, femme du sculpteur Dannecker dans une pose impul­sive : assise dans un paysage dégagé — nu lointain le Neckar — en parallèle au spectateur. Son bras gauche s'accoude légèrement à la jambe croisée, tandis que la tête aux cheveaux blonds bouclés jette son regard vif et intelligent au dehors du tableau. La. sûreté du dessin, la plantation heureuse de la figure, l'aisance de la composition révèlent aussi l'érudition sculpturale, de Schick. Il est caractérisé avec justesse par Franz Novotny (p. 31). Selon Novotny, Schick unit les éléments picturaux des traditions fran­çaises aux traits caractéristiques essentiels du classicisme germanique, et de ce point de vue ce portrait et celui de Mme Cotta sont les plus réussis. Il considère ces deux portraits comme les œuvres représentatives du classicisme germanique tout comme les portraits de David sont — selon lui — les chefs-d'œuvre du classicisme français. (Le portrait de Schick montre une forte ressemblance aussi par les détails de son paysage avec l'estampe de Raimondi). l! E. Manet : Déjeuner sur l'herbe. Huile sur toile, 214 x 270 cm. Signé : 1863. Paris, Louvre. Tabarant 1947, Ns 66. — La description du tableau est tout à fait conforme à celle de la Bergerette : jeune femme, son corps se tourne à droite, son visage regarde presque en face, ses yeux fixent le spectateur, elle s'accoude sur la jambe, sa main sous le menton. — Kurt Martin (Edouard Manet. Aquarelle und Pastelle. Basel, 1958.) en résumant les constatations de la bibliographie, est de l'opinion que le tableau remonte au Jugement de Paris, estampe de Marcantonio Raimondi, gravée d'après un dessin de Raphaël. Ce dessin fait vers 1512 est perdu, mais une esquisse de la propre main de Raphaël — au Musée des Beaux­Arts de Budapest — nous en a gardé un des détails, la figure de Vénus. — O. Fischel : Rafael. Londres, 1948. t.I.p. 324, II, 295. — Vayer, L. : Meisterzeichnungen aus der Sammlung des Museums der Bildenden Künste in Budapest, 1956. Ns 25. Du point de vue de notre analyse, c'est le groupe de la droite — la nymphe assise entre les dieux fluviaux — qui est intéressant. Manet a fidèlement copié cette figure du groupe Raphaël-Raimondi, et Ferenczy y a pris pour sa statue le mouvement de la bergerette accoudée et regardant au dehors. Mais cette figure ne se retrouve sur aucun relief de sarcophage, elle est la création personnelle de Raphaël qui n'emprunta que la com­position du groupe. Il modifia également les figures des dieux fluviaux — qui servaient de modèle non seulement à Raphaël mais aussi à plusieurs artistes contemporains, dont Michel-Ange — et il transforma complè-

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