Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)
24. Károly Kisfaludy (1788-1830) : Port maritime ou Ville italienne sur le bord de la mer Kisfaludy Károly (1788—1830): Tengeri kikötő vagy Olasz tengerparti város les tours d'un château-fort. Dans le lointain, la mer paraît calme, mais elle est houleuse près de la côte et lance à l'attaque de la terre ses vagues à crête d'un blanc éclatant. Les tons de ce tableau sont plus clairs que ceux de la Tempête sur mer et sur terre et, sur le ciel, la masse de nuages sombres se transforme, passe à des nuances gris-perle et recule devant un ensoleillement écarlate. Le vert de la mer est délimité à droite par un bloc de rocher grisâtre. Au premier plan, l'atmosphère tragique des tableaux de Vernet : la scène de la femme à poitrine découverte qu'on vient de retirer de la mer et de ses sauveteurs se groupant autour d'elle, nous est connue par son tableau Naufrage. L'exécution y est dans défaut, trahit la routine du peintre tout en manquant de force. Parmi les œuvres de Kisfaludy on trouve un paysage marin paisible, le Port connu aussi sous le titre de Ville italienne sur le bord de la mer (Fig. 24.). Nous rangeons cette composition parmi celles quen ous venons d'analyser 38 . A gauche, une ville de port maritime aux couleurs vives, bâtie sur des rochers, avec une suite d'arcades bornant le chemin qui monte et servant en même temps de digue pour assurer la protection des maisons. Au fond, la masse d'une montagne et, à droite;, un bateau à voile délimitent le champ de vision. Sur les eaux calmes de la mer ainsi cernées apparaissent quelques barques et, au premier plan, des pêcheurs s'affairent. Le Soleil couchant de Vernet, gravé par Daudet, aurait pu servir de modèle à la composition du tableau de Kisfaludy sans que l'on puisse relever une identité des détails. Les deux peintres représentent deux paysages différents qui donnent la même impression d'ensemble. Les tons de l'œuvre de Kisfaludy sont plus clairs que d'habitude, la technique est la même que celle de la peinture sur porcelaine, les détails du paysage sont plus précis que de coutume. Sa tonalité rappelle la tonalité d'une œuvre représentant la mer calme dans le style de Wutky, mais elle paraît plus tiède. Une autre tempête sur mer, Mer en furie avec un petit corsaire (Fig. 25.) présente encore des rapports lointains avec ce groupe abondant de tableaux inspirés par Vernet. Selon la tradition, Kisfaludy en aurait fait cadeau au poète
