Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)
à laquelle il n'aurait pas eu droit par ses qualités artistiques. Nombreuses tempêtes sur mer et parmi elles quatre conservées à la Galerie Nationale Hongroise sont les copies des tableaux de Joseph Vernet que Kisfaludy a connus à l'époque de ses études à Vienne. Cette affirmation est confirmée par l'analogie de la composition, par l'identité des groupes de personnages accessoires, et par plusieurs autres détails que l'on retrouve sur les tableaux originaux et sur les planches gravées d'après les peintures. La Tempête sur mer (Fig. 19.), œuvre monumentale en dépit de son format réduit, témoigne d'une plus grande liberté dans la composition et d'un certain détachement de la mise en scène théâtrale. L'horizon se dessine; à un tiers du champ du tableau et l'attention n'est pas retenue par un seul point sur les vagues démontées, sauvagement fouettées par la tempête. A gauche, au premier plan, des naufragés s'efforcent de sauver leurs balles de marchandises et près de la rive, accrochés au mât d'un bateau, leurs compagnons luttent désespérément contre la tempête. Plus haut, sur la mer, un grand bateau majestueux s'avance; au milieu du champ du tableau. Le ciel est orageux sans aucun caractère particulier ; à droite, se dresse le rocher romantique habituel avec le petit arbre dénudé, penché en avant. Sur ce tableau, comme sur celui de Vernet, peint à l'huile, Mer en furie avec des naufragés (Fig. 20.) et sur les gravures faites d'après d'autres tableaux dont les sujets sont le naufrage et la tempête, il faut distinguer deux motifs principaux : la mer houleuse et le ciel chargé de gros nuages. Les proportions relatives des figures et du paysage sont appelées à exprimer la futilité de la lutte humaine e;t la toute puissance des forces ennemies de la nature déchaînée contre l'homme». Le grand bateau de la Tempête et celui du Naufrage de Vernet sont analogues ; les mâts masqués par des roches reviennent sur plusieurs enivres de; Vorn cl et la ligne îles petits pavillons flottant au mât du grand bateau constitue également un motif caractéristique. Les groupes sur la rive s'employant à faire une besogne analogue ou identique, nous aident à reconnaître avec certitude le modèle de notre peintre. Pour rendre la grande dive;rsité des vagues et les impressions souvent opposées provoquées par les nuages, Kisfaludy nuance richement les couleurs de son tableau, il a réussi même à peindre, dans une certaine mesure, le jour et l'air aussi. Sa composition Tempête síir mer II (Fig. 21.) est une œuvre plus modeste, moins vigoureuse. Les proportions données à la mer, au ciel couvert, au paysage rocheux ainsi 19. Károly Kisfaludy (1788-1830) : Tempête sur mer I. Kisfaleidy Károly (1788—1830): Tengeri vihar I.