Korner Éva - Gellért Andor szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 5. szám (Budapest, 1965)
5. György Goldmaiin (1904-1945): IJn agent de police de Horthy. 1936. Goldmann György (1904-1945): Horthy-rendőr. 1936. symbole de toute sa classe. Ses découpages, la disposition des figures dans l'espace, la ligne dominante de la composition, tout se met au service de l'expression et tout nous est aussi naturel que la respiration. Les couleurs violet foncé du jeune mort du Chant funèbre (Halottsiratás) remplissent le premier 1 plan du tableau, et au-dessus, les pleureuses — faces spasmodiques et distordues — apparaissent parallèlement au gisant, presque dans le même plan. Les parallèles horizontales servent l'expression de la passivité totale, de l'immobilité. Dans les variantes de Fugitifs, l'axe diagonal indique déjà un mouvement puissant. La solution des problèmes de l'espace, comme celle de l'intérieur et de l'extérieur (L'orage, Devant la boulangerie, etc. [Fig. 1.]), où la répartition rythmée de l'espace intérieur reflète (Famille prolétarienne, L'aube [Fig. 2]),— d'une façon absolument conséquente — la dualité où il vivait et dont sa conscience était rongée comme le métal par les acides. C'est ce qui explique comment il pouvait rester inébranlablement engagé, par tous les sujets, dans tous les genres. Il a condensé l'unité déterminée par son existence et sa conscience dans la nature morte comme dans ses compositions figuratives les plus politiques. En examinant deux de ses natures mortes, nous pouvons constater comment s'y manifeste, poussée jusqu'à l'excès l'essence de classe. Toutes les deux datent de cette même aimée de 1929. La première est la célèbre Nature morte au poisson (Fig. 3.), où — pour donner aux objets représentés plus de réel — il a employé d'autres matières que les couleurs, des feuilles d'étain, des plaques de celluloïd. Sur ce tableau, en vue plongeante, le centre est un poisson fumé à reflets dorés, placé sur un torchon, dans une assiette, avec un couteau devant, un pot de yaourt et un réveille-matin, petit tyran de l'ouvrier. Au-dessous de tout cela un morceau de papier avec toute une série de chiffres minuscules, additions et multiplications. L'autre peinture, Nature morte au tokay est presque inconnue (Planche I.). Sur une table mise, au premier plan s'alignent beaucoup d'ustensiles de table, à moitié couverts d'un journal. Dans le journal on lit nettement: «Cours officiels de la Bourse, du 11 au 17 septembre». Sur le journal une paire de lunettes à monture jaune, à travers lesquelles on voit deux mots grossis: « Cotes de Banque» et « L'intérêt». En plan intermédiaire et en même temps au centre du tableau, sur un fond or, est placée la bouteille de tokay, à droite, dans une assiette, parmi des feuilles vertes, des raisins multicolores, et à côté de la bouteille et derrière se trouvent des raisins et des poires couleur fumée. Le tableau entier est un flamboiement des couleurs dorées-brunâtresviolettes de la maturité (11—17 septembre!), et ces couleurs se font encore mieux valoir auprès de l'argent et du blanc grisâtre. Contrairement à la pauvreté austère de la Nature morte au poisson, il représente, il concentre ici en vin de paille de tokay l'abondance dont il désigne l'origine dans les nouvelles de la Bourse, Mais en examinant une compo-