dr. D. Fehér Zsuzsa - N. Újvári Magda szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 4. szám (Budapest, 1963)

DONNÉES RELATIVES À L'ACTIVITÉ DE KÁROLY NAGY, PEINTRE DE STYLE «B IE D E R M E YE R» La Collection Nationale de Peintures de Munich (Baye­rische Staatsgemaldesaminlungen) était en possession d'un tableau d'August Riedel, Famille de pêcheurs napoli­tains, prêté dans les années 1930 à Berlin, aux Chemins de Fer d'État allemands 1 (Fig. 31 ) et transporté plus tard au château de Pöllnitz où il a été détruit au cours de la deuxième guerre mondiale. 2 Nous venons de découvrir dans les réserves spéciales de la Galerie Nationale Hongroise une copie de ce tableau, inscrite sur le registre d'inventaire sour le titre de Scène à la guitare et attribuée à Károly Nagy. 3 (Fig. 32) Le tableau représente une scène idyllique au bord de la mer. Il est d'un format sensiblement réduit, mais il est tout une réplique fidèle de la composition origi­nale de Riedel. Nous y voyons, au second plan, un homme assis, vêtu du costume pittoresque des pêcheurs napolitains et coiffé de leur bonnet caractéristique, pinçant de la guitare. Il lève les yeux sur sa jeune compagne qui, serrant des mains ses genoux remontés, regarde au-delà du tableau. Sa fillette l'enlace de derrière et prête une oreille attentive au pêcheur jouant de son instrument. A leurs pieds, des paniers remplis de fruits. A droite, sur la mer, dans le lointain, la blancheur de quelques voiles derrière lesquelles se dessine la ligne bleuâtre des montagnes. Le repos que rient ne vient troubler, caractéristique de nombreuses compositions de l'époque, s'y fait sentir aussi. Le coloris est modéré, les couleurs sont claires, bien mariées. La technique a le poli de l'émail; l'exécution se caractérise par un réalisme intime et direct et par des contours calligra­phiques. La conception de Riedel est assez proche de celle de l'école nazaréenne de Rome et cela est bien sensible sur le tableau. La copie de Károly Nagy fait preuve de solides connaissances techniques. Les historiens d'art hongrois connaissent d'ailleurs très peu ce peintre au style bidermeyer. Sur la liste des action­naires de la Société d'art en 1855, son nom est suivi du mot Pest indiquant son domicile. 4 Le dictionnaire d'art Thieme­Becker mentionne en plus qu'il a travaillé non seulement à Pest, mais aussi à Ungvár. 8 János Bende le cite parmi les artistes travaillant dans le premier quart du XIX e siècle, quand il écrit à propos de lui que «sans compter Miklós Barabás qui s'était établi à Pest, sur le conseil du poète Mihály Vörösmarty, avant même la grande inonda­tion, les peintres Hóra, S. Kozina, J. Pesky, Á. Schoefft et Károly Nagy aussi vivaient à Pest à cette époque.» 6 Le critique d'art Tamás Szana le connaît également et en parlant de lui, il souligne qu'il «s'est distingué en particu­lier dans le coloris de l'air.» 7 Károly Lyka est assez sobre d'information à son sujet, se bornant à remarquer qu'il «a peint à Ungvár toute une série de châteaux-forts.» 8 La revue Századok (Les Siècles) donnant en 1874 la liste de tous les artistes hongrois connus à partir des temps les plus anciens jusqu'à 1850, mentionne le nom de Károly Nagy et dit à propos de lui qu'il était très doué pour le paysage. 9 Pour l'essentiel, tous ces renseignements sont de même source, une critique publiée par le journal Honművész (Ar­tiste Hongrois) en 1837. 10 On y trouve en effet, sous le titre de Peinture, un compte rendu de Ferenc Turner avec le sous-titre suivant: « Excellents paysages de Károly Nagy à Ungvár.» L'auteur du compte rendu fait l'éloge du «ta­lent original du peintre et de la valeur de ses oeuvres rivalisant presque avec la nature et pouvant être comptées parmi les meilleures créations de l'art» . Plus loin il loue sa technique et la matière de ses couleurs «qui ont permis à l'artiste d'exécuter des compositions d'un bel effet et qui témoignent en outre de l'originalité de ses idées et de son esprit d'invention». Il trouve que «ses compositions sont exécutées avec les couleurs et les préparations chimiques les plus simples à base de différentes résines et de minéraux bien choisis». Turner fait suivre ces appréciations élogieu­ses d'une liste des meilleures oeuvres de Nagy. Il vante surtout ses paysages Château de Tihany et le lac Balaton et Château de Hollókő dans le comitat de Nógrád, n'oubliant pas de décrire ce dernier. Il nous apprend que Nagy a peint le château de Huszt et celui de Munkács aussi. En parlant des tableaux représentant les quatre saisons (Printemps, Été, Automne, Hiver), il ne tarit pas d'éloges sur le premier et sur le dernier qui dut lui plaire parce qu'il fait remarque, en l'analysant, que de véritables scère s de genre s'y trou­vent joliment présentées. Le seul tableau que nous connaissons de ce peintre ainsi apprécié à son époque, traite un sujet très à la mode alors. Nous n'avons qu'à parcourir les catalogues de la Société des Arts pour y trouver plus d'une composition représen­tant des scènes empruntées à la vie des pêcheurs. Mihály Kovács a donné, par exemple, en 1846, à l'un de ses table­aux le titre suivant: Femme de pêcheur italienne attendant son mari. Sándor Szvoboda, établi à Venise, a peint un enfant de pêcheur vénitien. August Tischbein a exposé un tableau sous le titre suivant: Un pêcheur de Sorrente retire son filet de la mer couverte de la brume de Vaube. 11 Connaissant le fait que plusieurs peintres hongroiss'étai-

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