dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

du peintre se fait sentir dans son aptitude de pénétrer dans l'âme du personnage, qui malgré l'âge a su garder, si l'on en juge d'après le portrait, le charme d'une vivacité spontanée. Au portrait de Kvostov se rattache toute une série de portraits de famille, dus au pinceau de Rombauer et se trouvant au musée Pouchkine à l'Ermitage. Ce sont cinq portraits de la famine de Pechtchourov. Leur valour artistique n'est pas haute, leur destination étant celle de la photographie de notre temps. Et cependant, ces documents de l'histoire de la vie quotidienne présentent pour nous un intérêt iconographi­que incontestable, bien qu'ils perpétuent des détails peu avantageux de l'époque de Pouchkine. Ce n'est pas le passé héroique de nos ancêtres qu'évoquent ces toiles, conservées dans nos musées. Le nom de Pechtchourov nous rappelle le rôle équivoque qu' Alexei Nikititch Pechtchourov a joué en sa qualité de maréchal de la noblesse d'Opotchesk pendant le deuxi­ème exil de Pouchkine à Michailovskoje en 1824—1826, puisqu'il fut chargé de surveiller le poète. D'autre part, les observations de Pouchkine sur la noblesse du gou­vernement de Pskov, à laquelle appartenait Pechtchourov, ont été utilisées par le poète dans «Eugèno Onéguine». La surveillance que Pechtchourov exerçait sur Pouchkine semblait aux gens du siècle dernier comme quelque chose d'assez anodin, car tout en accomplissant ses fonctions de mouchard, Pechtchourov voyait dans le poète un homme de son milieu. Dans les années de son exil, Pouch­kine se rendait à plusieurs reprises (la lettre du 17/VHT 1825) dans leur propriété Liamonovo, qui était voisine de Michailovskoje. Un jour (en septembre 1825) à l'oc­casion de l'arrivée de Londres du jeune Gortchakov, le poète y lit des extraits de Boris Godounov (voir: L. Grossmann «Pouchkine», 1939, pp. 333—336). 19 Et pourtant cette surveillance (on lisait sa correspondance) exaspérait parfois le poète et provoquait chez lui de violents conflits avec son père. Dans la lettre à Joukovski, du 31 octobre 1824, Pouch­kine écrit: «Pechtchourov qui me surveille, a eu l'in­solence de proposer à mon père de décacheter mon courrier, bref de m'espionner ...» Le conflit, qui s'est produit entre le poète et son père aurait pu avoir pour Pouchkine de très graves conséquences, mais il a été aplani. 20 L'attitude de Pouchkine à l'égard de Pechtchourov semblait être plus ou moins indulgente. Une des Pechtchourov a été mariée avec un des cama­rades de Danzas, V. P. Paltchikov. Dans la littérature sur Pouchkine («Pouchkine et ses contemporains», volume II, p. 357) 21 le nom de famille de Paltchikov, est rappro­ché du nom satirique de Mizintchikov inventé par Pouch­kine, qu'on trouve dans les strophes supplémentaires (37, 38) restées en manuscrit, du chapitre 4 d'Oné­guine. 9. János Rombauer (1782—1849): Portrait de Yelisaveta Kristoforovna Peehtchourova. Vers 1808. Rombauer János (1782—1849): Jelizaveta Hrisztoforovna Pescsurova arcképe. 1808 k. Dans ces strophes le poète nous décrit l'accoutrement bizarre d'Onéguine suscitant le blâme des voisins. Le nom de Pechtchourov figure encore une fois avec celui de Pouchkine au jour de l'enterrement du poète. A. N. Pechtchourov, alors gouverneur de Pskov, lut en effet le 6 février 1837 à Tourguenev, qui accompagnait le corps du poète défunt, l'ordre impérial interdisant toute manifestation sur le parcours du cercueil. La série des portraits de famille des Pechtchourov est marquée par une certaine uniformité. Tous du même format (30 X 40 cm), ils renferment dans un cadre ovale le personnage peint sur la toile. Le cadre ovale peint est laissé à l'ombre à gauche et éclairé à droite (comme nous l'avons observé dans le portrait de Kvostov) (Fig. 4). Les grandes parties du fond couvert d'ombres permettent au peintre de créer une certaine illusion de profondeur et de détacher la figure du mur. Tantôt il dispose l'ombre dans la partie supérieure de la toile pour faire valoir la tête aux cheveux clairs, comme dans le portrait de Pechtchourov (Fig. 6), tantôt il éclaire la partie supérieure du fond pour souligner les cheveux sombres de son modèle (le portrait de Hélène Xikolaevna Pechtchourov) (Fig. 5),

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