dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)
10. János Rombauer (1782—1849): Portrait du comte Matrei Ivanovitch Platov. 1809. Rombauer János (1782—1849): Q-r. Matvej Ivanovics Platov arcképe. 1809. mais ce procédé n'est pas le seul à trahir le caractère stéréotype de toute cette série de portraits. Le mouvement presque toujours pareil de la tête, sa pose, l'interprétation de la lumière et l'uniformité des ombres tombantes, tout cela montre que le peintre reste toujours dans les limites du portrait de famille iconographique. Les meilleurs de ces portraits sont celui de Nikita Ivanovitch Pechtchourov-père (Fig. 7), qui nous regarde avec une hautaine bienveillance et, partiellement, le portrait de sa femme, coiffée d'un bonnet enrubanné (Fig. 8). Dans le portrait d'Alexei Xikititch et de celui de sa soeur, les visages sont interprétés avec beaucoup d'âpreté; un des portraits le plus manqué est celui de la jeune femme d'Alexei Nikititch, Elizabeth Christophorovna, née Komnyen, dont le dessin est bien négligé (Fig. 9). Naturellement, les portraits de la série Pechtchourov ne représentent pas les membres de cette famille tels qu'ils seront 15 à 20 années plus tard à l'époque de leurs relations avec Pouchkine (1820—1830); mais ces tableaux nous intéressent tout de même, car ils montrent certaines caractéristiques du milieu du gentilhomme provincial, décrit par Pouchkine. D'ailleurs dans l'oeuvre de Rombauer ces portraits ne tiennent pas une place importante. Toute la série des portraits des Pechtchourov remonte à 1808. La valeur artistique de ces portraits et même leurs côtés faibles les rapprochent du portrait de Kvostov. Il est intéressant qu'en 1808 Rombauer faisant le portrait d'Abraham Petrovitch Ratkov (Ratkov—Roinof 1773—• 1829), l'exécute d'une manière beaucoup plus hardie. Ce portrait dont nous ne savons pas. où il se trouve maintenant, a été découvert dans la collection d'Andrei Ivanovitch Somow (plus tard il appartenait à K. A. Somow); il a été exposé à la célèbre exposition des portraits, au Palais de Tauride en 1905; il a été reproduit dans la revue «Les Années Anciennes» «Staryé Gody» (juillet —septembre 1912, p. 38), ce qui nous permet de l'apprécier. Le portrait est beau même par sa composition, c'est-àdire par «l'architectonique des masses». Les lignes verticales du shako au panache et du collet montant, ainsi que les lignes horizontales de la ceinture et du guéridon soulignent la rondeur harmonieuse des épaules déployées, la position naturelle de la tête (les yeux sont tournés du côté opposé de celui du visage) et des mains (la droite, gantée est posée sur le shako, la gauche tient la lettre portant l'inscription: «A sa majesté impériale» et la date «1808»). Le personnage est plein d'énergie. Le visage aux pommettes saillantes, au petit nez retroussé et aux cheveux blonds avec un toupet ne paraît pas avoir ses trente cinq ans accomplis en 1808 (la date du portrait). Ratkov prendra encore pendant 20 ans une part active aux guerres presque incessantes. Une des qualités du portrait est l'art du peintre de disposer les gradations de l'obscur et du clair et de savoir les subordonner à la mise en relief de la pose du personnage. Le portrait de Ratkov, ainsi que le portrait d'Ouchakova nous montrent Rombauer sous un aspect nouveau. Le but que le peintre se propose, dépasse les limites d'une simple documentation; la caractéristique devient plus profonde, la composition prend une importance plus haute, la mise en scène, la représentation du mouvement dans le plan même du tableau préoccupent le peintre épris de sa tâche, mais incapable encore de comprendre qu'un des éléments les plus essentiels et les plus difficiles du portrait, c'est le modelé de la tête, du visage et des mains. On peut supposer que le succès de ces portraits de Rombauer ne resta pas inaperçu dans le milieu de ses clients de hauts dignitaires. Bien que nous n'ayons pas de documents qui l'affirment, les noms mêmes de ceux qu'il a peints en 1809—1810 (il est possible que nos renseignements sur cette période-là ne soient pas complets) témoignent de son s,uccès auprès de ses clients. En 1809