dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

71. Ferenc Medgyessy (1881—1858): La danse (Danseurs). 1927. Medgyessy Ferenc (1881—1958): Táncolók. 1927. de l'idée. 10 Gyula László avait raison de dire de lui qu'«il était un créateur et non pas un disciple». 11 Quand on parle d'influences à propos de Medgyessy, il faut entendre par là que son talent a résonné à cette entité psychique faite d'idées et de formes que représente pour nous l'art classique. Si nous employons le terme dans ce sens élargi, nous pouvons admettre que les danseurs et les groupes de danseurs de Medgyessy s'apparentent aux oeuvres du même sujet de l'antiquité. C'est de la même manière qu'il faut entendre les rapports des oeuvres de Medgyessy avec la série de Paysan dansant de Miklós Izsó. Il est manifeste que ce maître hongrois du XX e siècle qui suivait une tendance nettement opposée à celle d'Izsó,ne pouvait pas s'inspirer de lui quant à la manière et au style, mais il serait absurde d'imputer simplement au jeu du hasard le fait que tous les deux ont tant de fois traité dans une inspiration heu­reuse le thème de la danse. Comme chez Medgyessy, proba­blement chez Izsó aussi, 12 l'héritage qu'ils avaient reçu de l'antiquité jouait un rôle important dans ce choix. Mais pourrait-on nommer une époque, un grand artiste qui ne doive rien à l'antiquité ? Pourtant, à notre avis, il devait y avoir pour eux un centre d'énergie plus fort que l'art antique, une source vivante, commune, à laquelle ils ont pu puiser tous les deux. Le talent de saisir et d'exprimer le caractère national et populaire était carac­téristique pour tous les deux. Il est impossible de ne pas voir l'intention véritable de l'auteur du Cavalier touranien, du Hongrois primitif, de Sándor Körösi Csorna et cette même intention l'avait guidé dans la représentation de la danse par la sculpture. En effet, c'est par le truchement de la danse, avec l'aide des figures dansant du Cortege des vendangeurs, de la Fontaine Gellért, du Monument de l'é­crivain Zsigmond Móricz (Cat. 23, 29—30) que Medgyessy a fait ses confidences les plus intimes sur ce peuple auquel il appartenait et à ce point de vue ses efforts étaient les mêmes que ceux d'Izsé. De même que dans la définition du caractère d'un individu ses mouvements, ses gestes jouent un rôle décisif, l'étude de la danse nous aide à saisir le caractère, le tempérament d'un peuple. Xos deux sculpteurs ont bien senti cette force révélatrice élémen­taire en recourant au thème de la danse pour représenter l'âme du peuple hongrois.

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