dr. D. Fehér Zsuzsa -Párdányi klára szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 3. szám (Budapest, 1961)

Gellért révèle non seulement par son type et son costume comme les jeunes filles du Cortège des vendangeurs qu'elle est hongroise, mais aussi par le pas de danse qu'elle exécute, pas caractéristique, plein de dignité (Cat. 17), (Planche IV). C'est «une âme recueillie, primitive, sainte, asiatique, profonde, grande, fougueuse, âme portée à la tristesse, heureuse dans sa mélancolie, âme païenne, orgueilleuse» 6 qui fait danser, au son d'un pauvre instrument de musique manié par un enfant, cette superbe figure. Medgyessy à qui nous devons, après Miklós Izsó, le plus grand nombre de statues représentant la danse, est devenu, grâce à cette figure merveilleusement conçue et exécutée, le même interprète inspiré de notre caractère national et populaire qu'était, dans sa série de Paysan dansant, Miklós Izsó au XIX e siècle. Le cortège animé des danseurs de Medgyessy a défilé devant nous répandant le bonheur sur son passage. Dans l'oeuvre toute de contemplation et de sérénité, ces danseurs sont les messagers du rythme et du dynamisme. Qui a pu, quel mobile extérieur ou intérieur a pu contraindre le sculpteur à sortir du calme le plus intime de son être pour se rendre de temps en temps dans le bois sacré de Terpsi­chore ? Serait-ce l'intérêt que Medgyessy portait aux créations artistiques des peuples de l'antiquité ? Beau­coup d'oeuvres antiques représentent la danse 7 et les Étrus­ques qui, de l'aveu de l'artiste, l'attiraient tout parti­culièrement, 8 s'étaient distingués parmi tous les peuples anciens par leur passion de la danse et la richesse de leurs oeuvres consacrées à cet art. 9 Serait-il permis de supposer que ce soient les représentations classiques de la danse, en premier lieu les danseurs de l'art étrusque qui avaient décidé Medgyessy à s'intéresser au problème de la repré­sentation de la danse dans la sculpture et à y revenir à plusieurs reprises ? Quand nous répondons par oui, nous ne pensons point à l'influence concrète de certaines oeuvres, de motifs et de formes. On ne trouve pas une seule oeuvre dans la sculpture classique représentant la danse qui puisse être comparée à n'importe quelle statue de Medgyessy traitant le même sujet. Dans son cas il serait difficile de trouver des analogies indéniables, précises entre ses oeuvres et les chefs-d'oeuvre de l'art antique tant du point de vue de la forme que du point de vue 70. Ferenc Medgyessy (1881—1958): La danse (Danseurs). 1927. líedgyessy Ferenc (1881—1958): Táncolók 1927.

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