dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

ESQUISSES DE BERTALAN SZÉKELY POUR SON TABLEAU «LA SOURCE» Selon le témoignage des documents contemporains, 1 38- Bertalan Székely (1835-1910) : La Source. 1900. c'est au tournant du siècle, en 1900, que Bertalan Székely Bertalan (1835-1910) : Forrás. 1900. Székely peignit la Source, 2 Tun des meilleurs nus de ses dernières années et, en même temps, l'un des plus marquants de ses tableaux achevés de la même période. La Source illustre bien le don de Székely pour la composition, don si manifeste dans ses nus et elle se range, par cette qualité aussi bien que par son expression très personnelle, parmi les plus beaux nus hongrois. Bien que l'exécution d'un style déjà ancien mais conforme à l'esprit conservateur de Székely ne nous permette nullement de lier cette oeuvre aux tendances modernes de la fin de siècle, nous ne croyons pas nous tromper en relevant dans la représentation un peu réservée, maladroite peut-être, mais toujours noble et pure, à la fois la marque de la personnalité de l'artiste et quelque chose qui sent la terre hongroise, qui révèle le caractère hongrois. Et la présence de ce caractère national dans un genre qui ne s'y prête pas facilement, mérite toute notre attention même dans le cas où il n'a pas eu le bonheur de trouver la forme la plus moderne pour se manifester. Dans un certain sens la Source marque une époque dans la peinture de Székely qui s'est profondément transformée entre 1880 et 1890. La conception que l'artiste s'était faite du monde, était celle d'un Hongrois de l'époque de la lutte pour l'indépendance nationale en 1848 et cette conception ne manquait pas de le soutenir dans son travail d'artiste aussi longtemps que les idées de 1848 étaient vivantes dans le pays. Mais le compromis austro-hongrois de 1807 sembla enterrer ces idées à jamais et dans les dernières années du siècle les conséquences inévitables de ce compromis se firent de plus en plus sentir dans tous les domaines de la vie nationale. Székely, timide et solitaire d'ailleurs par nature, se trouva lui aussi isolé et avança désormais hésitant, incertain dans la voie qu'il avait choisie jadis avec tant d'ardeur et de résolution viriles. Ses paysages de Szada avaient beau continuer le réalisme de ses meilleurs tableaux peints de 1860 à 1870, certains de ces paysages avaient beau être animés par les mêmes tendances qui inspiraient alors les premiers impressionnistes français, les peintures figuratives de la même époque trahissaient déjà une certaine froideur, une certaine

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