dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)
fille dans une lettre à l'orthographe déficiente. Bien qu'il ne s'agît que d'une mauvaise plaisanterie de ses eamarades, Szinyei dut rentrer pour calmer ses parents alarmés. U passa trois mois dans sa famille, peu sucieux de se préparer au Grand Salon International de Munich et de s'y faire représenter. En son nom et à sa place Benczúr y envoya tout de même le Faune et la nymphe, n'ayant pas trouvé autre chose. En été 18G9, au Salon International, Courbet, venu à Munich en personne, fit sensation avec ses oeuvres dans la section de la peinture française. Le tableau Casseurs de pierres influença fortement Szinyei qui y trouvait la justification de ses propres tendances. Avec Leibi, il quitta alors l'école de Piloty et loua un atelier. En automne 1869 il s'occupa à l'exécution en grand de la Balançoire quand une dépêche lui apprit que son père avait contracté la fièvre typhoïde et qu'il se trouvait dans un état grave. Szinyei rentra aussitôt. C'était seulement fin mars qu'il retourna à Munich parce qu'il avait dû remplacer son père convalescent dans la gestion de ses terres. U voulait reprendre la Balançoire quand la remarque d'un de ses collègues « c'est une gravure de mode » faisant allusion au costume de ses figures suivant la mode du jour, le découragea à tel point qu'il laissa dormir l'esquisse. Après il peignit le Couple d'amoureux vendu en Amérique par l'intermédiaire d'un marchand de tableaux. L'argent reçu pour la toile lui permit de faire un petit voyage à Gênes. En août 1870, en pleine activité, il fut rappelé à Jernye par ses parents en raison de l'ouverture des hostilités franco-allemandes, bien que sa vie à Munich n'en fût aucunement troublée. 11 resta 19 mois chez lui. Au début, il travaillait un peu : il fit le portrait de son père dans un fauteuil, puis celui de sa soeur Ninon. Mais après il ne fit rien, excepté un tableau d'autel peint sans plaisir pour obéir à son père ; il abandonna le pinceau et mena la vie d'un gentilhomme campagnard. Fin mai 1872 il revint enfin à Munich, il prit l'atelier de Benczúr et peignit, à peine installé, en une seule matinée, l'esquisse du Déjeuner sur Vheibe. Il avait pour voisin d'atelier Böcklin en qui il trouva un ami compréhensif et encourageant. En dehors du Déjeuner, il exécuta plusieurs autres tableaux : la Cabine de bain, recevant plus tard au Salon de Vienne en 1873 la méJaille pour l'art, VIdylle, le Rocoeo et les deux esquisses de l'Atelier. U finit le Déjeuner en 9 mois, le peignant entièrement à l'atelier, le paysage de mémoire et les figures d'après quelques amis qui avaient posé pour lui. Au début avril 1873, Szinyei exposa son tableau au Kunstverein de Munich. Le Déjeuner sur Vherbe fit sensation, surtout parmi les artistes. On donnait alors à Szinyei l'épithète de «premier coloriste de Munich », mais le journal Zeitschrift für billende Kunst attaqua l'oeuvre comme un exemple répugnant du naturalisme. Szinyei envoya ensuite son tableau au Salon International de Vienne pour être exposé dans la salle des peintres munichois, selon les voeux de son maître, Piloty. Cependant, le tableau fut rangé par erreur parmi les oeuvres devant participer à la section hongroise. Là, il fut remarqué par le correspondant d'un journal hongrois qui ne tarda pas à en parler au public hongrois comme d'une oeuvre sensationnelle. Finalement il n'entra pas dans la section hongroise, mais retrouvé par les Munichois, il fit partie de la section bavaroise. Le 23 mai 1873 Szinyei resté à Munich fit la connaissance de mademoiselle Sophie Probstner, belle-soeur de son compatriote et confrère Gyula Gundelfingen. U se fiança avec elle et peignit la Promenade de Tutzing. Le (i juin 1873 Szinyei arriva à Vienne et, offensé de de trouver son tableau très mal placé dans la section bavaroise ouverte déjà depuis 14 jours, il le retira et le mit en dépôt chez le marchand de tableaux Miethke. En rentrant chez lui après cet incident, il s'arrêta à Pest et offrit le Déjeuner en don au Musée National. Celui-ci ne l'accepta pas sans le connaître, et pria le peintre de lui présenter le tableau. Szinyei s'en offusqua. Il rentra à Jernye et de là, il alla rejoindre sa fiancée à Krompach, où il oublia tous ses ennuis, y compris son tableau qu'il tarda longtemps à faire revenir de Vienne. Arrivé à Jernye, le Déjeuner restera là 10 ans, inconnu du public. En octobre 1873 Szinyei se maria. Il demeura avec sa jeune femme dans la maison de famille à Jernye et il fit plusieurs portraits de sa femme parmi lesquels le mieux connu, c'est la Femme à la robe violette, peint en 1874.