dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

En mars 1874 les Szinyei avaient l'intention de s'éta­blir à Munich, puis à Venise pour y rejoin­dre le grand ami, Böcklin. Us avaient déjà fait leurs préparatifs, 25 caisses étaient emballées, quand son père ayant le pressenti­ment de sa mort proche, monta chez eux et les supplia de rester. U ne pourrait pas connaître son petit enfant, s'ils partaient, disait-il, ainsi ils restèrent. Le 18 août 1874 naquit le premier enfant du peintre, Félix, suivi à un rythme assez accéléré par cinq autres enfants, tous des filles. L'une d'elles mourut en bas âge. En mai 1875 Szinyei loua, par l'intermé liaire de son ami Gabriel Max, un appartement à Munich, mais la maladie de plus en plus grave de son père le contraignit à rester à Jernye. Le 15 octobre 1875 son père mourait. Szinyei était désormais attaché à son village natal par le partage de l'héritage et par la gestion de sa part de domaine. Une vieille coutume exi­geant que le château ancestral revienne au benjamin, Szinyei devait se construire une nouvelle maison et aménager un parc. Ses soins l'absorbaient tant qu'excepté une étude sylvestre, il ne peignit rien en 1870. La production de l'année suivante ne fut pas trop riche non plus : 4 petits tableaux en tout. Mais le parc aménagé alors donnera plus tard beaucoup de motifs à Szinyei. En automne 1881 deux fillettes du peintre moururent du croup. Szinyei, fuyant la maison conta­minée, alla s'établir avec sa famille à Vienne; oii il avait été appelé par son ami Makart. En 1882 à Vienne il composa Y Alouette. Au début 1883 il exposa Y Alouette et le Déjeuner sur Vherbe en compagnie de plusieurs anciens tableaux, d'abord à Vienne, puis à Pest dans la Galerie d'Art. La critique se montra réservée à Vienne aussi bien qu'à Pest. Szinyei fut particulièrement déçu par la re­marque de Gusztáv Keleti qui parlait de «delirium colorans « à propos de lui. U retourna à Jernye avec sa famille et ses tableaux et y vécut solitaire. Dans les années 1883 et 1884, sous l'influence des critiques défavorables, il déedda de changer sa manière, de renoncer à peindre de mé­moire. U essaya, sur plusieurs tableaux, de peindre d'après nature. U fit alors le Ruis­seau, Oculi, la Fonte de neige. Puis, pendant neuf ans, il ne toucha plus au pinceau. En 1888 crise de famille. Szinyei divorça et resta seul à Jernye. En été 1894 un jeune peintre, Tivadar Zemplényi, se rendit à Jernye pour essayer de lui redonner l'envie de peindre. 11 y réussit. Szinyei qui, pendant un certain temps le regarda à pein­dre, se mit lui-même au travail. U acheva alors quelques tableaux commencés. Il les envoya après au Salon où Oculi fut acheté par le roi. En 1895 il participa également au Salon avec la Fonte de neige et un tableau aux coquelicots, le premier dans ce genre. En 1896 il figura déjà par six tableaux à l'Exposition du Millénaire ; notons parmi ceux-ci le Déjeuner, VAlouette, le Faune et la nymphe et la Fonte de neige. U eut un succès immense. La presse lui prodigua des louanges, les artistes offrirent un banquet en son honneur pour fêter son retour dans la vie artistique. Hélas, ce retour ne fut pas définitif : élu député de la circonscription de Héthárs en automne, il représenta ses électeurs pendant 4 ans au Parlement et bien qu'il fût éloigné des débats et des luttes politiques, il peignit très peu dans cette période de sa vie : 4 tableaux en tout, avec lesquels s'ouvre la série de ses paysages de Jernye, représentant la dernière époque de sa peinture. L'Etat lui acheta le Déjeuner sur Vherbe pour la somme de 1800 forints et d'autres tableaux aussi trouvèrent preneurs à l'Exposition du Millénaire. En 1900, au Salon International de Paris, la Fonte de neige remporta une médaille d'argent. Cette même année Szinyei fut battu aux élections législatives et commença à fréquenter avec une assiduité toujours plus grande, les artistes qui se groupèrent autour de lui for­mant ainsi le centre de notre vie artistique par ces réunions au café Japán. En juin 1901 le Déjeuner obtint, auSalon International de Munich, la grande médaille d'or. Le diplôme fut signé par Lenbach et Uhde. En hiver 1902 il se rendit à Capri, mais il n'eut pas le temps de se mettre au travail parce qti'il fut rappelé par une dépêche au lit de mort de sa fille Mariska. En 1904, à Saint Louis, son tableau le Tourbillon ob­tint la mêlai lie d'argent de l'Exposition internationale. Le 10 janvier 1905 Lajos Ernst organisa, dans le Salon National, la première exposition iétro­spective de Szinyei. 96 tableaux furent exposés. Enthousiasme général de la presse et du public. La même année Szinyei fut

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