dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

nue à nous séduire : plus on le voit, plus il paraît frais. » Freisinnige Zeitung, Berlin'(du 17 juin 1910) : «Szi­nyei a fait sensation déjà à l'exposition des Indépen­dants hongrois. U produit une plus grande impression aujourd'hui en présentant en com pagine de son admi­rable Déjeuner sur l'herbe, embaumé de fleurs, les paysages aux tons exquis de ces dernières années, montrant une évolution très personnelle. Nette Badische Landes­Zeitung, Mannheim (du 28 juin 1910) : « Le Déjeuner sur l'herbe de Szinyei éveille des souvenirs romantiques : sur une pente couverte de gazon, une compagnie de jeunes gens, contemporains de Murger, vient de s'installer sur les couvertures de couleurs jetées sur l'herbe, Mimi et Musette vêtues de robes à crinoline blanche et rose, l'artiste en veste de velours, ces couleurs s'harmoni­sa» t avec des ombres délicates. » Dans Fränkischer Kurir, Nürnberg (20 juillet 1910) Albert Dresdner écrit : «L'artiste qui fit l'im­pression la plus forte, est, sans aucun doute, un Hongrois, Pál Szinyei Merse, un peintre d'un certain âge qui, ayant subi autrefois l'influence directe de Böcklin puis, s'étant détourné de la palette, vient d'être à nouveau découvert . . . Szinyei est un véri­table artiste, vigoureux et grand et pourtant exquis, en somme, un artiste intéressant. Le Déjeuner sur l'herbe peint dix ans plus tôt par Manet, a dû certaine­ment influencer son Déjeuner sur Vherbe à lin, exécuté en 1873. Mais il y a un point où l'oeuvre du peintre hongrois surpasse celle, si estimée du peintre français. Tandis que les personnages de Manet posant même en plein air comme des modèles sortent du paysage, le petit groupe des personnages de Szinyei adroitement disposé dans le paysage aux couleurs fleuries, fait l'effet d'un bouquet aux gaies couleurs jeté sur le gazon vert. On sent que ce tableau a été fait sous l'impression d'un gai jour d'été. Et c'est justement la supériorité et le caractère parti­culier des tableaux de Szinyei qu'ils ne sont pas des imitations sèches et sans âme de la nature, de simples études, mais qu'ils fixent toujours des impressions profondément ressenties au sein de la nature. » Berliner Börsen Courir (du l 01 ' septembre 1910) : « Le modernisme précoce de Szinyei nous étonne au même titre que les événements successifs de l'évolu­tion artistique de Manet. » Kunst Chronik (du 13 mai 1910) : « La grande sensation du Salon International de Berlin, c'est le Déjeuner de Szinyei. » La revue Moderne Kunst (Berlin, année 1910, numéro XVI.) donne une reproduction du Déjeuner sur Vherbe et écrit ceci : « L'idylle représentée par le tableau Rocoeo nous révèle encore une fois le presti­gieux effet de la palette de Szinyei, étincelante de couleurs. Ce tableau se place à mi-chemin entre Böcklin et les impressionnistes. En face de lui est exposé le Déjeuner sur l'herbe, représentant le pique­nique d'une société installée en pleine lumière sur le gazon vert d'une pente de colline. Non seulement Je sujet nous rappelle un motif en faveur depuis Manet, mais les lumières et les couleurs claires elles aussi semblent prêcher l'évangile du plein air qui venait alors d'être découvert. » Dans le journal hongrois Est (du 17 septembre 1910), on lit une déclaration de Fritz Stahl: Pál Szinyei Merse à Berlin, histoire sensationnelle d'une médaille d'or. « Il y a eu une grande surprise au Grand Salon International de Berlin. C'était la première fois que l'art moderne a reçu la consécration officielle malgré les foudres lancées contre lui par l'empereur Guillaume. Et ce qui est encore plus singulier, c'est que ce triomphe de l'impressionnisme n'a pas été remporté par un artiste allemand, mais par un artiste étranger, par un Hongrois, Pál Szinyei Merse. Toute la vie artistique et la critique d'art allemandes ont été influencées par cet événement et on reconnaît, dans cette disetinction officielle accordée à l'auteur du Déjeuner, des pronostics favorables pour l'avenir. En tout cas, il est intéressant de noter que cet homme de génie qui a peint instinc­tivement l'un des plus beaux tableaux du siècle, le premier tableau moderne d'une époque où l'impres­sionnisme était encore complètement ignoré, a réussi à obtenir, sous le règne absolu du peintre Anton von Werner, la consécration officielle pour cette tendance maudite. Dans cette affaire, Frédéric Stahl, le célèbre critique d'art allemand au Berliner Tagblatt, le cham­pion courageux des tendances modernes, a bien voulu nous faire la déclaration suivante, sans oublier une allusion discrète à l'empereur allemand : « Les voies du Seigneur sont difficiles et ses instruments le sont aussi. Et voilà l'impressionnisme qui d'un joui' à l'autre a été admis à la cour. Quand on reproche à Tschudi d'avoir acheté des tableaux français modernes que l'on déroberait très volontiers à la vue du public et que l'Etat ignore jusqu'à l'existence des peintres allemands, on donne à un peintre hon­grois, Pál Szinyei Merse, la médaille d'or de l'Expo­sition. Je suis depuis longtemps le héraut de la gloire de cet homme splendide et de cet artiste pres­tigieux, et je ne l'envie pas s'il se léjouit de sa distinc­tion. Mais n'est-il pas singulier qu'un artiste hon­grois reçoive une distinction si élevée pour une tendance que les sujets prussiens n'ont ni le droit de reconnaître ni le droit de pratiquer? Voilà la preuve positive que l'artiste prussien ne jouit de la

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