dr. D. Fehér Zsuzsa - Kabay Éva szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 2. szám (Budapest, 1960)

Munich. L'inauguration solennelle eut lieu le 3 avril 1910. Ses anciens compagnons à l'Académie de Piloty y prirent aussi part. Le catalogue de l'exposi­tion fut préfacé par le baron Frigyes Ostini qui en faisant connaître la vie et la carrière de Szinyei, écrit ceci : « Au Grand Salon International de Munich en 1901, un tableau accroché à la paroi principale de la section hongroise sans aucun rapport avec les tableaux voisins, a l'ait sensation par ses qualités picturales remarquables. C'était le Déjeune?- sur Vherbe de Szinyei dont le coloris riche et éclatant rappelait à plus d'un visiteur le nom de Böcklin. Et pourtant il était tout différent des oeuvres de cet artiste. C'était un véritable plein-air, sinon selon la conception de l'année 1885. Il rendait parfaitement bien l'atmosphère de la nature, l'air qui enveloppait le paysage et les personnages, était de l'air véritable. Les couleurs tout en scintillant comme des pierres précieuses, le bleu du ciel, le vert printanier du gazon baigne de soleil, l'écarlate du châle et le rose de la robe d'une des dames, s'y mariaient harmonieusement dans une tonalité suave. Tout le monde était d'accord à reconnaître que ce tableau était une oeuvre de virtuosité de la peinture. U a obtenu la médaille d'or, hélas, un peu tardivement. Après le succès du Déjeune)' -sur Vherbe, qui avait fait retentir le monde des arts du nom de Szinyei, nous n'avons rien vu du peintre jusqu'à l'année passée quand enfin une exposition réunissant les oeuvres des anciens élèves de Piloty dans la Galerie Heinemami, a présenté au public une série d'esquisses ravissantes par la fraîcheur et la délicatesse de leur coloris. La stupéfaction a été générale. Où en était-il déjà vers 1870 ! Tousles problèmes préoccupant depuis 40 ans nos artistes, il les a déjà pressentis ! Ses recherches prouvent la présence d'un talent de premier ordre, d'un précurseur audacieux et plein do génie qui voulait se rendre maître de tous les moyens possibles de la représenta­tion picturale. Nombreux parmi nous ont eu le désir de mieux connaître cet artiste et d'être mieux rensei­gnés à son égard. L'exposition au Salon de II cine­ma un nous en offre une excellente occasion. Le Déjeune?' sur Vherbe achevé sous l'influence directe de Böcklin, montre le développement libre et génial de cette influence. Ce tableau qui ne s'apparente ni par la manière, ni par le thème, ni par la solution apportée au problème de la lumière, aux oeuvres de Böcklin, est l'oeuvre la plus remarquable qui ait pu naître dans l'entourage de ce dernier et passe­en même temps pour une des meilleures toiles do toute l'époque. Mais on a eu besoin de trente ans pour le comprendre. La carrière du Déjeuner sur Vherbe constitue tout un chapitre dans l'histoire de l'art, mais un chapitre qui se répète souvent et qui sera peut-être bon à décourager les critiques d'art de condamner d'une manière apodictique tout phéno­mène nouveau. » Le journal Frankfurter Zeitung (du 8 avril 1910) insiste tout d'abord sur le caractère traqigue de la destinée de Szinyei. Il souligne l'importance du Déjeuner sur Vhe?'bc peint en 1873 et considéré comme un précurseur déjà du plein air en 1869, à l'époque où Szinyei était encore l'élève de Piloty et quand personne encore, ni Piloty, ni aucun de ses élèves y compris Böcklin, ne peignait de la sorte. Le journal Münchener Post (du 6 avril 1910) met aussi l'accent sur la nouveauté de l'art de Szinyei : « On peut dire franchement que l'oeuvre la plus marquante de l'époque, c'est le Déjeune?' sur Vhei-be peint en 1873 et représentant un déjeuner en plein air, admirable par la manière dont il rend la nature et par l'emploi de couleurs vives et fraîches, chose inouïe alors. » Le journal Augsburger Zeitung (le 8 avril 1910) donne un compte-rendu très élogieux de l'exposition : « Oui, nous tombons d'accord de reconnaître dans le Tourbillon l'influence de Böoklin, mais quel con­traste avec la Balançoii'e ! Les peintres français eux­mêmes n'auraient pas été capables d'un changement si inattendu ! D'où peut venir cette conception nouvelle? Quelle est l'origine de ce petit tableau exquis qui s'appelle V Étoile du berger? D'où sont venues les symphonies en couleurs des petites esquis­ses? Ces manifestations ne s'expliquent que par un talent génial et par les qualités innées à une race. » Après les trois semaines do l'exposition de Heine­mann, le Déjeuner et quelques autres tableaux de Szinyei furent transportés à Berlin et exposés, par les soins de Gábor Térey, dans la section hongroise du Grand Salon International. Cette fois aussi, la peinture de Szinyei passionna les critiques d'art. Deutsche Zeitung (Berlin, le 30 avril 1910) : « Le Déjeuner est un tableau unique par l'effet de ses couleurs : on doit remarquer par exemple l'effet que produit la couverture rouge jetée sur le gazon vert. On a l'impression d'entendre une voix brûlante qui s'élève suivie par une harmonie se prolongeant dans le coeur des jeunes gens à la campagne. » Le journal Berliner Morgenpost (du 15 mai 1910) donne une reproduction rotative du Déjeuner sur Vherbe à sa première page, complétée d'une descrip­tion du tableau et de quelques remarques élogieuses : « Voilà le tableau qui a suscité un vif intérêt au Salon grâce aux couleurs exquises et à la disposition harmonieuse des personnages. » Königsberger Allgemeine Zeitung (du 25 juin 1910) : « Nous y revoyons Szinyei et son oeuvre principale le Déjeuner sur Vherbe exécuté en 1873 qui conti-

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