dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

LES NATURES MORTES D'AU R ÉL BERNÁT H L'ensemble de l'oeuvre d'Aurel Bernáth, fruit d'une activité de quarante années, était à admirer et à étudier à fond dans l'exposition retros­pective ouverte jusqu'au printemps de l'année 1957.* Après les tendances abstraites de sa première période, Aurél Bernáth s'est rallié au groupe d'artistes le plus important en Hongrie entre les deux guerres. Les membres de ce groupe étaient unis non seule­ment par ee qu'ils ont acquis pour la plupart pendant leur séjour à Nagybánya, mais aussi par.un retour voulu à ces mêmes traditions abandonnées dans les années où ils cherchaient leur voie, et par une con­ception artistique commune. Aurél Bernáth, appar­tenant à ces peintres sortis de la colonie d'artistes de Nagybanya et représentant la principale école de la peinture hongroise, est en Hongrie, depuis une trentaine d'années, l'un des plus grands maîtres des beaux-arts. Il a débuté dans son pays natal, à Kaposvár et à Nagybánya. Après la guerre, il a poursuivi ses études à Vienne et à Berlin. Dans les oeuvres de sa première période, de 1920 à 1924, dans des composi­tions expressives, dynamiques, dans des tableaux abstraits aux mouvements romantiques, il cherchait une expression synthétique du sens de la vie. En même temps qu'il s'attaquait à des oeuvres de grande envergure, paysages pour la plupart, il com­posait déjà les premières natures mortes, par exemple le pastel «Nature morte à échiquier» (1924, origi­nalement dans la collection d' András Péter. Fig. 61). La composition est faite d'éléments abstraits hétéro­clites : projection de plans plus ou moins grands, branche feuillue entrant dans le tableau, caractère décoratif du dessin du tapis de table, tache formée par une statuette aux contours simplifiés de Béni Ferenczy et en haut, dans le coin de droite, sur un papier fixé au mur, dessin représentant une partie d'un cheval galopant et regardant en arrière, couleurs abstraites, par exemple dans le voisinage des ara­besques argentées, le blanc et le noir objectifs de •Au cours de la deuxième guerre mondiale, beaucoup de ses toiles ont été détruites, surtout les tableaux abstraits qui manquent presque totalement. Beaucoup de ses oeuvres sont dispersées en Hongrie et à l'étranger, mais nous ignorons dans quelles collections elles se trouvent. Nous faisons mention de quelques-unes dans le texte et les notes de cette étude : par exemple la nature morte à éejiiquier. De même que ces tableaux, beaucoup d'oeuvres appartenant à des collectionneurs particuliers à l'étranger, ne figuraient pas non plus ù cette exposition. 61. Aurél Bernáth (né en 1895) : Nature morte à échiquier. 1924. Bernáth Aurél (sz. 189. r >) : Csendélet, sakktáblával. J924. l'échiquier. L'art du tableau avec ses couleurs éthé­rées, ses lumières fugitives et son intimité, ne manque pas de nous charmer 1 . Cette première période aboutit à un arrêt subit, à une inaction presque totale, s'étendant sur deux ans (1924—1926). Le pastel «Violon» exécuté dans cette période de gestation, constitue un document important et caractéristique pour les années de transition de sa carrière d'artiste. (1925, en posses­sion de Mme Imre Tarján. Fig. 62). Sur une table en étoile un étui ouvert et un violon représenté dans un système compliqué en diagonale composé de plusi­eurs triangles aux angles différents. L'artiste trai­tant la composition en vue plongeante, aspire à un ensemble parfait. Il délimite donc le fond par un plancher élevé dont les lignes semblent converger vers un point de départ hors du tableau ee qui lui permet de placer la nature morte dans la partie inférieure d'un triangle plus grand. Les tons chauds

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