dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)
62. Aurél Bernáth (né en 1895): Violon. 1925. Bernáth Aurél (sz. 1895) : Hegedű. 1925. 63. Aurél Bernáth (né en 1895) : Nature morte avec Niké. 1928. Bernáth Aurél (sz. 1895): Csendélet Nikével. 1928. aux thèmes traditionnels, malgré la réduction du nombre de ses thèmes, ce qu'il a à dire, coule d'abondance. A cette époque Bernáth peignait principalement des paysages parmi lesquels la « Riviera » et «Le port de Gênes» (1926 —1927, Galerie Nationale Hongroise) marquent les premières étapes importantes de sa nouvelle voie. 11 ne fit que quelques natures mortes, de grande importance cependant pour l'ensemble de son oeuvre. D'autres sujets le préoccupaient encore moins. Une des caractéristiques de sa peinture est qu'il ne peignit jamais deux oeuvres se ressemblant. Ses natures mortes traitant le même sujet, montrent la richesse de ses idées et celle de ses moyens. Ce ne sont pas l'aspect extérieur et la beauté des éléments composant une nature morte qui l'attiraient, surtout dans les trois premières périodes, il n'avait pas l'intention de les représenter objectivement pour euxmêmes, mais il était séduit par le langage et par la poésie indicible rayonnant de ces objets. Il ne voulait jamais faire entrer les objets inanimés dans un ordre formel connu à priori comme l'avaient fait les cubistes à qui devons pourtant la renaissance de la nature morte au XX e siècle en Europe. Il était hostile aux tendances de ce genre, mais il ne voulait non plus charger sa peinture d'un contenu littéraire étranger à cet art. Entre le Violon et les natures mortes peintes dans les années 1928 —1929, s'intercale une oeuvre d'une beauté unique, un paysage représentant un jour d'automne une terrasse sur la rive d'un lac. Mais l'impression de solitude qui se dégage du tableau vient principalement de trois meubles abandonnés du pastel, le brun luisant de la table et du violon et le noir béant de l'étui sont soulignés par le brun foncé du plancher. Ce tableau marque la rupture de l'artiste avec ses tendances antérieures. C'est l'unique nature morte où la mise en scène a été soigneusement étudiée, montrant que l'artiste s'est décidé à recommencer tout et à peindre ce tableau comme s'il n'en avait jamais peint. C'est de là que viennent l'unité parfaite de la composition due aux objets et l'harmonie assourdie, pieuse des couleurs. C'est l'entourage immédiat de l'homme qui apparaît sur les pastels et les peintures à l'huile moins nombreuses mais non moins importantes, exécutés dans les années 1926 —1930. Malgré le retour 64. Aurél Bernáth (né en 1895): Violon. 1929. Bernáth Aurél (sz. 1895): Hegedű. 1929.