dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

92 « L'Exécuteur des hautes oeuvres ». 1930. Lavis. Papier 510x362 mm Signé. Daté. N° d'inventaire: F. 56 36. 9:i «Le condamné» I. — 1930. Lavis. Papier 445x 355. Signé. Daté. 91 Les gravures sur bois et les dessins de Derkovits peu­vent être mis en rapport avec Masereel et Grosz. Il connaissait et appréciait leur art qui a exercé, sans aucun doute, une certaine influence sur lui. Mais, on peut ' démontrer que la différence reste essentielle entre eux. L'indépendance et l'originalité de Derko­vits sont incontestables. Nous nous propesons de revenir à ce problème dans une étude que nous con­sacrerons aux dessins et aux oeuvres graphiques du maître. 93 Esquisse pour les « Transporteurs de sable sur le Danube». Crayon. Papier 235x200 mm. Non signée. N° d'inventaire : FK. 8788. — Esquisse au crayon pour la figure qui se tient debotit sur le chaland (144x 93 mm; non signée). Elle fut acquise par le « Musée » à titre de don de Mme Derkovits, en 1 956. N° d'inventaire : F. 57.59 Konvolutum. — Une esquisse à l'huile sur toile de petite dimension 55.7x71.2), non signée, se trouvant en collection particulière. Sur celle-ci. la composition est plus étendue en largeur ; sur le chaland placé au fond, on voit deux ouvriers et, à gauche, un troisième, tirer à la rame. Dans le grand tableau, Derkovits ne garde aucure de ces figures pour se permettre de concentrer la composition et la rendre plus unie. L'effet du colo­ris, sur le grand tableau est plus uni, plus harmo­nieux. — U est à remarquer que le thème des « ou­vriers du Danube » (pêcheurs, débardeurs, ouvriers travaillant aux chantiers de constructions navales et de pont) joue, chez Derkovits, un rôle dominant dans la figuration du travail, au cours des dernières années de sa vie. 96 Nous peitsons que l'opinion d'Etienne Gen thon expr.mée au sujet de l'évolution de Derkovits est insoutenable. Dans l'article remarquable et très juste qu'il lui a con­sacré à l'occasion de l'exposition comémmorative, il y a un passage qui nous paraît une absurdité. «Je pense, dit-il, que nous étions nombreux à nous rappeler l'art de Derkovits comme un art en préparation perpétuelle qui, en arrivant au but se propose toujours des buts nouveaux et évolue sans cesse. L'exposition nous a préparé une surprise négative aussi. On était étonné de voir que les faits nous contredisaient. Si l'on voulait exprimer brutalement ce qu'on pense, il faud­rait dire qu'il y a deux peintres Derkovits, jusqu'en 1930, un expérimentateur insignifiant et maniéré et, à partir de 1930, un grand artiste qui surgit sans prédeccesseur ». (« Communications du Musée National des Beaux-Arts ». Année 1955, n° 6, p. 104—106). Il ne nous est pas possible fie discuter en détails les allégations de notre collègue Genthon. Nous croyons cependant avoir clairement montré au cours de notre étude — dans la mesure où les limites prescrites le permettaient —, qu'un change­ment décisif s'opère dans l'art de Derkovits durant les années de 1928—1930, époque où s'élabore son indépendance. Nous pensons avoir suffisamment insisté également sur les motifs qui prouvent incontes­tablement que Derkovits, avant 1930, ne fut pas seule­ment « un expérimentateur insignifiant et maniéré » et que le chemin qu'il avait suivi jusqu'alors était véritablement celui de la « préparation perpétuelle, une évolution organique qui, en arrivant au but, se proposait, sans cesse, des buts nouveaux ». Si l'on comparera, un jour, les oeuvres de la période des débuts de Derkovits avec celles de ses contemporains qvii avaient créé des oeuvres fie genre analogue, on se rendra compte flu fait que ces derniers ne furent pas des expérimentateurs plus considérables que lui. On comprend que la différence qui existe réellement entre les oeuvres du début du maître et celles de la période mûre de son art, ait inspiré à notre collègue la thèse des « deux Derkovits ». Mais l'analyse appro­fondie de son art et la recherche attentive du pro­cessus de la création de ses oeuvres ne sauraient nulle­ment confirmer la séparation mécanique qu'il nous propose. Mme Gy. Derkovits : ouvrage cité, p. 142. Arch, du Musée. National des Beaux-Arts : Adt. 9070-C/56.

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