dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

LA GALERIE NATIONALE HONGROIS E Tous ceux qui on Hongrie luttaient pour une civilisation nationale, ne cessaient pas, depuis plus de 120 ans, de tenir à l'ordre du jour le problème de la culture et de la propagation dos beaux-arts dans le pays. Ils considéraient à juste titre la possibilité de la présentation permanente dos oeuvres de nos peintres et do nos sculpteurs comme une dos condi­tions indispensables à l'activité do la vie publique et recouraient à la générosité de la société pour la création d'une galerie de peinture hongroise. Los meilleurs fils de la nation qui, dans les années précédant la révolution bourgeoise de 1848—1849, étaient con­vaincus que l'orientation dans les choses de l'esprit avait une importance capitale dans la destinée d'un peuple, rêvaient à la prospérité des arts, des lettres et des sciences et s'efforçaient d'élever le niveau de la civilisation nationale. A cette époque, dos per­sonnalités aussi célèbres comme les écrivains Mihály Vörösmarty, József Bajza, András Fáy et l'homme d'Etat Lajos Kossuth s'intéressaient aux problèmes de l'art hongrois et un public facile à s'émouvoir suivait avec attention l'activité dos meilleurs artistes et achetait leurs oeuvres exposées. Ainsi, la fondation d'une collection nationale suscita un vif intérêt dans tout le pays non seulement parce qu'elle pa­raissait être le meilleur moyen de protéger les arts, mais aussi par le rôle qu'elle pouvait jouer dans la diffusion des connaissances artistiques parmi la­population. Tous ceux qui étaient affligés par l'avenir de leur pat rie, attachaient une grande importance à l'en­couragement que réclamaient les beaux-arts hongrois. Do l'évolution ultérieure do notre histoire natio­nale il s'ensuit tout naturellement que dans le der­nier quart du XIX e sièelo quand le développement de nos musées devint enfin d'actualité, le problème particulier de la situation des arts hongrois no tenait plus aussi fortement au coeur dos dirigeants que 50 ans auparavant, à l'époque enfiévrée dos réformes politiques qui vit toute une nation s'élever dans un bel élan au dessus d'elle-même. Les publicist os mettant leur plume au service dos classes dirigeantes fières du Compromis austro-hongrois de 1807, leur oeuvre, se contentaient désormais de mentionner la collection d'oeuvres étrangères classiques et passaient sous si­lence les événements do la vie artistique hongroise s'ils n'avaient pas l'heur do plaire aux salons de la haute société. C'est seulement vers la fin du siècle que reparut, grâce à une nouvelle génération d'écri­vains d'esprit radical, l'idée de la fondation d'une galerie de peinture hongroise, propre à aider les spé­cialistes des musées et les historiens de l'art à réaliser leur tâche la plus impérieuse, la collection o1 la con­servation dos meilleures oeuvres des artistes hongrois. C'est à l'encontre des laquais de la maison Habs­bourg jouant au grand patriote et à l'encontre des conservateurs cosmopolites qu'une revue, l'Occident, réussit à conquérir pour la pointure, la sculpture et la gravure hongroises l'estime générale qui leur était due depuis longtemps. Après les longs essais difficiles, le gouvernement de la République Populaire Hongroise institua enfin, au printemps de l'an 1957, notre second musée natio­nal des beaux-arts, la Galerie Nationale Hongroise. (Fig. 1.) Qui ne verrait un symbole dans le fait que c'est justement on 1957, immédiatement après les événement s tragiques qui venaient de bouleverser le pays qu'a ou lieu un acte do si haute importance, démontrant brillamment que l'Etat populaire honore les arts nationaux et fait tout pour leur développe­ment et leur propagation parmi les masses, parce qu'il sait que l'éducation dos travailleurs ne perd se faire autrement que par la, culture et que l'éd­fication du socialisme n'est possible qu'en partant du niveau élevé dos connaissances et du goût artis­tique des classes laborieuses. L'inauguration de la Galerie Nationale Hongroise est un symbole parce qu'elle nous fait voir aussi le vrai visage du patriotisme s'opposant au nationalisme tapageur. Le patriotisme digne de ce nom, nous apprend à aimer et à estimer nos valeurs nationales, nous incite à connaître l'héritage classique qui nous est échu et nous rend conscients des vertus les plus nobles du peuple hongrois. Par la force de 1" esprit créateur il nous donne un respect de nous-mêmes en même temps qu'un sentiment d'humanité, il évoque nos belles traditions nationales les plus avancées, il nous apprend à nous connaître et, à l'aide de la leçon qu'il tire du passé, il nous rond capables de résoudre les problèmes du présont et ceux do l'ave­nir. L'amour de la patrie se nourrit d'idées qui nous remplissent d'enthousiasme, il doit sa chaleur aux actes mémorables de nos ancêtres, il méprise les

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