dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)
55. Gyula Derkovits (1804-1034): L'exécuteur des hautes oeuvres. 1030. Derkovits Gyula (1804 1934): Ítéletvégrehajtó. 1030. quablement un cochon de Yorkshire. Et, dans une de ses notes lyriques, le peintre écrit ce qui suit : «Toi, homme, tu dois voir des types repus tandis que tu es pris d'une nausée parce que tes intestins sont vides » 89 . La figure du marchand de poissons de la toile, représentée avec une aversion absolue, est énergiquement mise en lumière par les couleurs. Son vêtement ocre jaune clair, avec l'ombre ocre foncé de la balance, la tête et la main roses — le tout formant une touche relativement chaude —, sont à l'opposé de l'ensemble des couleurs de l'entourage composé de couleurs tirant sur l'argenté et le bleu. Le rose écarlate des mains — des pattes plutôt — , tenant le couteau et le poisson mort, ainsi que les manchettes noires posées avec un soin méticuleux, ont un accent particulier. Par la contrepartie des bras en forme de « S », le contenu de la relation des motifs poisson-couteau s'accentue encore. La partie droite de la composition, partie achevée constituée de grandes formes, est nettement coupée de la partie gauche par le cadre de métal argenté du vivier aux poissons en verre. Les poissons inconscients de leur sort flottent et nagent dans l'eau bleu transparent ; leur destin est marqué par le corps des deux poissons posés sur le comptoir dont l'un est entier, l'autre coupé en deux. Le peintre a voulu que la balance peinte de couleur d'or ait un rôle particulier. Elle n'est pas seulement l'élément le plus massif du tableau, par suite de sa masse aussi bien que de sa tonalité, elle est aussi le centre du tableau du point de vue de son contenu : c'est ici qu'on pèse le profit qui doit augmenter le capital ; sur le plateau de la balance, il n'y a pas encore de marchandise mais l'aiguille a déjà dépassé le zéro. Sur la vitre du cadran, on aperçoit l'ombre ferme de la tête d'un homme observant le marchand et l'aiguille qui a dépassé le zéro. L'ombre, tenue en lilas dégradé, est menaçante, nous croyons y reconnaîti'c les traits de Derkovits. «En tant que peintre et homme de nos jours, je crois de mon devoir d'exprimer intégralement les phénomènes de notre vie et de notre société. Je pense que je remplis ce devoir en prenant connaissance des événements de l'actualité » — écrivait-il dans la « Préface » du catalogue de 1927. Si l'on examine ses tableaux, on voit qu'il a rempli véritablement ce devoir. Toutefois, pour lui, il ne s'agit pas seulement de prendre acte des faits mais de les condenser, d'en tirer l'essentiel et de fixer sa position par des symboles poétiques, dans un langage pictural soutenu. La pureté de style de «l'Ordonnance» et du « Marchand de poissons » prouve que Derkovits sait « respecter la surface plane comme la seule forme picturale monumentale » sans qu'il soit obligé de la «libérer de tout illusionnisme empirique». 56. Gyula Derkovits (1804-1034): Le condamné. 1030. Derkovits Gyula (1894-1034): Elítélt. 1930.