Wellmann Imre szerk.: A Magyar Mezőgazdasági Múzeum Közleményei 1971-1972 (Budapest, 1973)
Kostrowicka, Irena: Transformations dans l'économie agricole tradition nelle polonaise au XIXe siecle
On passait de plus en plus au travail salarié tandis que la corvée était remplacée par la rente en argent. Cependant, au moment de l'affranchissement des paysans en 1864, environ 30% des paysans étaient encore astreints à la corvée. En Galicie le processus des transformations capitalistes à la campagne se manifesta à peine, ne trouvant de stimulants ni de la part de l'industrie qui se développait faiblement ni de la part de la politique des autorités. Aussi, c'est précisément en Galicie que l'abolition des rapports féodaux et, par conséquent, la liquidation du système d'exploitation basée sur la corvée (1848) ébranla le plus fortement l'exploitation domaniale qui, après l'affranchissement, subit une crise beaucoup plus aiguë que dans le Royaume de Pologne. Les réformes abolissant la corvée rompirent les rapports économiques étroits qui existaient entre le village et l'exploitation domaniale. Le paysan acquit le droit de disposer librement de sa terre et de sa production. Il se défaisait d'une partie de son cheptel et de la main-d'oeuvre qui étaient nécessaires pour s'acquitter de la corvée. L'exploitation domaniale se pourvoyait en cheptel vif et fort, était obligée de se baser sur la main-d'oeuvre salariée, d'appliquer le calcul de la rentabilité capitaliste, les investissement profitables etc. Le rythme d'adaptation aux conditions nouvelles dépendait du niveau de développement de l'industrie capitaliste sur le territoire donné, des capacités d'absorption du marché intérieur et extérieur en produits agricoles ainsi que de l'abondance des crédits. Sur les territoires annexés par la Prusse, la grande propriété entra dans l'époque du capitalisme renforcée économiquement et disposant des conditions indispensables pour une expansion rapide. Les exploitations domaniales qui disposaient des capitaux indispensables et employaient la force de travail des petits paysans et des paysans sans terre ressemblaient de plus en plus à des entreprises capitalistes, développant leur production marchande et trouvant des débouchés sur le marché de l'Allemagne qui, après 1870J s'industrialisait et s'urbanisait fortement. Il était avantageux d'intensifier la production, d'appliquer des méthodes modernes de gestion grâce auxquelles augmentaient la productivité, le rendement du travail et la production marchande. Les grandes exploitations domaniales primaient. Cependant, le progrès engloba également les grandes propriétés paysannes qui n'étaient pas chargées ici d'un excédent de main-d'oeuvre et s'identifiaient aux grandes fermes d'Europe occidentale. La Galicie, région aux périphéries dans l'État des Habsbourg, presque dépourvue d'industrie, où les villes se développaient faiblement et où la population rurale ne pouvait pas émigrer vers la ville, souffrait d'un surpeuplement rural, malgré le mouvement' d'émigration permanente et saisonnière qui se développa sensiblement vers la fin du XIX e siècle. Le morcellement des exploitations s'accentua et atteignit des proportions telles, qu'elles n'étaient pas en mesure de faire vivre leurs propriétaires. L'excédent de la main-d'oeuvre à la campagne obligea, d'une part, à intensifier l'économie agricole au moyen de la force humaine et, d'autre part, à exploiter chaque parcelle de terre sans égard à la dépense de travail exigée. En conséquence, il se développa sur ces territoires une petite exploitation paysanne intensive et hautement productive mais à faible production marchande. Cette production était fournie presque exclusivement par les exploitations