Technikatörténeti szemle 13. (1982)
TANULMÁNYOK - Miskolczy Ambrus: L’industrie artisanale de la Transylvanie au milieu du XIXe siecle
L'artisan avait peu de possibilité de ne pas vendre ses produits au commerçant. Mais l'hégémonie du commerçant ne veut pas dire subordonation totale de l'artisan. Il est vrai que le commerçant et le gouvernement central ont pu briser la politique des corporations qui, au début et même vers la moitié du XVIIIe siècle, n'ont pas voulu toléré la production au marché de l'industrie à domicile des villageois. Et même au XIXe siècle les corporations ont pu exclure les produits des paysans des foires hebdomadaires de la ville où se déroulaient les échanges entre le commerçant et l'artisan. En face de l'artisan, le commerçant a pu se vanter à juste titre de la quantité supérieure des produits du travail à domicile des villages, mais l'artisan n'a pas eu tort non plus quand il se vantait de la qualité de ses produits. C'est l'historiographie qui a sousestimé l'importance des artisans et cela ne correspond pas à la réalité historique. Ces 80 fabriques de drap figurant dans l'Annuaire Statistique de la Monarchie, d'où elles ont été citées par l'historiographie, n'étaient pas en réalité que des moulins à fouler, dont le nombre auraient dû dépasser 400, et il y en avait 135 dans les environs de Kronstadt. Un autre malentendu est à l'origine des chiffres très souvent citées, pour illustrer la crise finale de l'artisanat corporatif par la décroissance du nombre des maîtres artisans de la ville de Kronstadt. On n'a pas prêté attention à l'erreur d'addition qu'a commise — quel paradoxe — l'évèque Friedrich Teutsch, — un vrai disciple de Ranke — pour qui la seule époque heureuse du peuple saxon était le Moyen âge, avec sa vie industrielle et commerciale aux XIV—XVIè siècles. Mais les mêmes données de d'autres aussi démontrent la croissance ou tout au plus la stagnation du nombre des maîtres de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu des années 1840, où 167 firmes commerciales et 1400 maîtres- artisans ont assuré de travail pour 8 mille personnes ; compagnons, journaliers, servantes, apprentis. Le triplement du nombre des compagnons entre en jeu avec un plus grand poids. Ce n'était pas par hasard que la presse libérale hongroise a présenté comme un modèle et comme une idylle l'atelier du maître saxon avec ses 10 à 20 compagnons et avec ses machines, et qui gagnait plus que le noble avec ses 50 à 100 vilains. Les vraies raisons de la crise de la corporation ont été donc la réussite de la petite entreprise, l'établissement d'une hiérarchie en fonction de l'efficacité du travail, et bien entendu les maîtres n'ont pas renoncé à l'exploitation des possibilités assurées par les privilèges. Mais il est plus important de voir comment la petite entreprise a profité de la position intermédiare qu'a occupée l'enclave transylvaine. L'élite des compagnons venait de l'Allemagne, de la Bohême et de la Moravie, de ces régions visitées obligatoirement par les compagnons transylvains aussi. Ainsi a-t-on assuré la force de travail et la compétence professionelle nécessaire au maniement des machines importées. Il est vrai qu'il s'agit de machines simples: quelques Jacquards, navettes volantes, machines mécaniques à filer et à carder, mises en oeuvres par les maîtres ou par la corporation. Ces succès ont fait vivre l'illusion que sous l'égide de l'idée de l'association on peut survivre et faire les progrès nécessaires. L'échange des marchandises allait de pair avec l'échange des idées. Les vagues de la migration ont apporté non seulement des compagnons allemande mois des intellectuels allemands aussi, qui, par l'activité typographique et journalistique, ont trouvé leur patrie et leur vocation dans la Transylvanie multinationale. Ils ont représenté un libéralisme optimiste et romantique. En 1848 et 1849 L. M. Moltke et A. Kurz, les deux poètes allemands de Kronstadt, ont lutté, comme fervents admirateurs de Lajos Kossuth, dans l'armée révolutionnaire