Technikatörténeti szemle 13. (1982)
TANULMÁNYOK - Miskolczy Ambrus: L’industrie artisanale de la Transylvanie au milieu du XIXe siecle
secteur le plus important était l'industrie textile de laine, tout d'abord en ce qui concerne la valeur de la production. Même si la base du calcul de K. Czoernig, président du Bureau Statistique à Vienne est en partie fausse, le résultat semble être correct. En 1841 la valeur de la production de marché de l'industrie textile de laine, de 2 millions de florins, égalait celle de l'Italie autrichienne et était plus que le double de celle de la Galicie, pays de lin, et plus que le quart de celle de l'Autriche Inférieure, mais seulement 4% de la production de la Bohême et de la Moravie. Au centre se plaçaient des activités de deux îlots au Sud de la Transylvanie. Premièrement la ville de Kronstadt (Brasov, Brassó) qui comptait 25 mille habitants, et où 150 maîtres avec 160—170 métiers de 3 corporations produisaient le quart en valeur de ces 2 millions de florins, tandis que dans les faubourgs et dans les villages avoisinants „ces milliers de familles" chères aux commerçants ont livré: le tiers. A Hermannstadt (Sibiu, Nagyszeben, 17 milles habitans) les 70 métiers des deux corporations n'ont pu verser que 5% en valeur de la production globale. Mais à 15 km le village Heltau, (Cisnàdie, Nagydisznód), dont la majorité de la population était encadrée dans une corporation avec 350—370 métiers à tisser, a mis au marché encore un tiers de la production globale en valeur. Chaque année l'industrie paysanne à domicile et l'industrie corporative du village Heltau ont pu habiller 350—400 000 hommes. Jetons un regard à la carte de la géographie industrielle de l'Europe orientale pour nous rendre compte de l'importance de ces îlots transylvains. Il n'y avait qu'une douzaine de tisserands de laine dans les autres villes de la Transylvanie, on n'en trouve pas même à Kolozsvár (Cluj, Klausenburg), capitale du pays et résidence de l'aristocratie hongroise, où 800 maîtres, autres que tisserands, travaillaient dans les 30 corporations. Les tisserands artisans faisaient également leur apparition très sporadiquement dans les statistiques des principautés roumaines, même si l'industrie paysanne pour l'autoconsommation y était aussi très vigoureuse. En Hongrie l'industrie textile de laine, même si la valeur de la production était le double ou triple de celle de la Transylvanie, restait incapable à l'exportation. Au sud-est européen l'enclave la plus proche, débordant les marchés locaux, travaillait dans les montagnes des Balkans, avec le centre Gabrovo. Mais il'y avait une différence importante. Les corporations balkaniques n'ont pas connu ce contrôle sévère et presque rituel de la qualité, trait caractéristique de la vie artisanale citadine de l'Europe centrale, sujet de tant de réclamations et de procès en Transylvanie. Le rôle de la Transylvanie dans la division régionale du travail était dans une large mesure conditionné par une division éthno-sociale du travail à l'intérieure du pays. Le porteur principal de l'artisanat était la population (170 000— 180 000 âmes) allemande-saxonne, installée au XII e siècle à l'invitation du roi hongrois. Elle a pu garder une autonomie territoriale sans aucune forme de servage et sans le poids du service militaire. Les larges masses de ce peuple dominé par un patriciat bureaucratique, gardaient leurs privilèges avec jalousie. Jusqu'au premier tiers du XVIIIe siècle l'accès à la corporation était lié à l'origine allemande et à la condition sociale libre. Villages et faubourgs roumains et hongrois ont formé l'arrière-pays de la cité saxonne dans les activités saisonnières, tandis que les paysans saxons, même si au prix de luttes tenaces, ont pu continuer leur travail à domicile, surtout le tissage du chanvre, dans les cadres de la corporation. Un exemple pour illustrer la dépendance: en 1870 à Heltau les Roumains n'appartenaient pas à la population stable de 2500 d'habitants,