Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 6. (Budapest, 1963)
IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM - MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Szabolcsi, Hedvig: Un lit en bateau de Jacob-Desmalter
doux-Lebard 12 s'occupent d'une manière détaillée de l'attribution des projets de la transformation de l'Hôtel de Mme Récamier, et tout en reconnaissant la participation de Percier et de Fontaine comme directeurs des travaux, ils attribuent à Berthault l'exécution. C'est dans son dessin que subsistent quelques projets du célèbre intérieur et mobilier. On y voit deux versions du « lit en bateau ». 13 L'un et l'autre exemplaires comprennent des éléments que nous examinerons dans l'ensemble des recueils de Percier et Fontaine et dans d'autres dessins, et qui marquent la place que le lit de Jacob-Desmalter occupait à son époque, tant par sa forme que ses motifs ornementaux. Le fameux mobilier de la chambre à coucher de Mme Récamier a été exécuté par les frères Jacob, qui réalisèrent l'un des projets de Berthault, où on retrouve et le cygne et la guirlande de fleurs 14 (fig. 3). L'autre projet non réalisé du mobilier de ce même hôtel, présente une variante de ce lit intéressant, sur laquelle les cygnes disposés aux chevets tiennent, contrairement au type précédent, la guirlande de fleurs dans leur bec 15 (fig. 4.). Le prototype du « lit en bateau » a donc été conçu, d'après l'idée de David, par Berthault entre 1798 et 1802, et fut exécuté par les frères Jacob. Ce type devint bientôt général sous le Consulat, fait qu'attestent les dessins de Percier et Fontaine, ainsi que toute une série d'analogies que nous retrouvons parmi les dessins, datant d'après 1803, du recueil La Mésangère. 16 A la diffusion de ce type a contribué aussi le beau-père de Jacob-Desmalter, M. E. Lignereux. 17 La vogue de la forme du « lit en bateau », générale dans les dernières années du Consulat et sous l'Empire, continue a vivre jusqu'à la fin de l'Empire, mais on la rencontre dans plus d'une variantes sous la Restauration également. L'analogie la plus proche du lit du Musée des Arts Décoratifs de Budapest est le lit en acajou, sorti de l'atelier de Jacob-Desmalter et provenant du mobilier de Mme Récamier, lit qui est presque identique avec le nôtre tant dans sa structure que dans la plupart de ses détails. Toutefois il en diffère dans une certaine mesure quant au caractère de ses ornements de bronze, qui sont plus simples. 1. Les pieds (fig. 5): La solution des pieds des deux lits est la même. Nous rencontrons des pieds analogues sur un lit de Compiègne dont la composition est similaire 18 (orné également de cygnes tenant une guirlande). Jacob-Desmalter a souvent employé ce motif dans une variante à simple ou à double pied. Un exemple de lit identique mais à simple pied en griffe, est le lit qui actuellement se trouve à Malmaison. 19 Le pied en griffe, avec au milieu une palmette dressée ou tournée vers le bas remonte aux dessins de Percier et Fontaine. On voit cette solution sur la Pl. 31 du « Recueil . . . » 20 (fig. 6), où les pieds des chenets d'une cheminée ont la même forme, mais on la rencontre dans plusieurs variantes dans leur recueil de dessins intitulé « Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome », paru déjà en 1798, réunissant les éléments antiques et Renaissance. On retrouve les variantes du motif du pied en griffe dans le recueil La Mésangère également. 21 Ceux-ci, de même que d'autres dessins de lits permettent de constater que les lits à pieds hauts (sans socle) sont, entre 1802 et 1804, déjà courants, et que parmi ceux-ci le motif du pied en griffe est très fréquent. Jacob-Desmalter employe lui aussi fréquemment ce motif, même dans une version à double pied, motif qui subsiste dans plusieurs de ses ouvres exécutées d'après les dessins de Percier. 22