Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 5. (Budapest, 1962)
IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM - MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Weiner, Piroska: Modeles de moules sculptés en bois. (Contribution a la question de l'originalité)
morphoses y sont illustrés par des gravures sur bois, dont celles illustrant les histoires d'Actéon et de Pyrame sont incontestablement les modèles de nos sculptures en bois. Tous les détails y sont identiques : le bassin quadrangulaire, la femme tournant la tête et celle arrosant Actéon, même les branches de l'arbre au-dessus d'elles, le geste d'Actéon, les chiens, et sur l'autre gravure le geste de Pyrame, son épée, le lion fuyant, mais composés en sens inverse et dans un champ oblong. Nous avons retrouvé une édition plus ancienne, parue 1571 à Francfort chez Feyerabendt, dans la Bibliothèque « Helikon » de Keszthely. L'édition fréquente de l'ouvrage indique une grande popularité. Le titre de cette édition est : Pubiii Ovidii Nasonis Des sinnreichen hochverständigen Poeten Metamorphoses . . . erkläret durch M. Johan Spreng von Augsburg, gedruckt zu Franckfurt am Mayn MDLXXI (1571). A l'intérieur se trouve la date de 1564. La littérature spécialisée marque par contre 1563 comme l'année de la première édition allemande de l'ouvrage et des gravures qui nous intéressent. 7 Toutefois il est souvent fait mention que l'ouvrage très recherché a été plusieurs fois réédité. Le problème étant ainsi résolu, restait à découvrir l'origine des gravures dont nous avons heureusement réussi à retrouver les modèles. Les éditions allemandes étaient précédées des éditions françaises des Métamorphoses. 8 On connaît une petite édition très populaire, parue plusieurs fois et en plusieurs langues à Lyon au XVI e siècle, qui ne contient pas le texte originale, mais relate les histoires des Métamorphoses en vers légers écrits en huit lignes à 12 syllabes, en rimes abab abcc, illustrée chacune d'une petite gravure sur bois (fig. 10—11). 9 7 Bibliothèque du Cabinet des Estampes du Musée Hongrois des Beaux-Arts. Cote : G. 68, pp. 42 et 54. Un passage du texte de la fiche dit : . . . Les illustrations furent gravées par Bernard Salomon pour l'édition française de 1557. Les mêmes gravures ornent l'édition hollandaise ainsi qu'une édition parisienne de 1579, parue au même endroit. On retrouve la copie libre des gravures de Salomon dans l'édition de Francfort parue pour la première fois en 1563 et rééditée plusieurs fois, où les gravures figurent comme les oeuvres de Virgil Solis, munies des initiales de l'artiste. J'exprime ici ma gratitude à Mme Teréz Gerszi de l'aide qu'elle a bien voulu m'apporter en cherchant ce texte. Selon le Künstlerlexikon de Thieme — Becker (Tome XXIX, p. 354) la première édition française date de 1557, et la première édition française en langue italienne, de 1559. 8 De la popularité extraordinaire d'Ovide témoigne l'influence qu'il a exercé sur la poésie française du XVIe siècle. (En Hongrie cette popularité est arrivée à son apogée un siècle plus tard.) Les personnages et les situations conçus d'après les Métamorphoses, ainsi que les images, les alliances de mots, et les éléments du style d'Ovide se rencontrent fréquemment dans les oeuvres de Clément Marot, de Pierre Ronsard, de Philippe Desportes et de Montaigne. Le public a chéri particulièrement ses poèmes narratifs pittoresques, ayant pour sujet l'amour. Deux traductions intégrales des Métamorphoses (celle de Fr. Habért en 1557) et nombreuses traductions de ses détails et épisodes ont paru au XVIe siècle, souvent dans plusieurs éditions, même plusieurs centaines de copies manuscrites de quelques-unes ont été dans les mains des sculpteurs en bois. V. Lengyel, Dénes : Ovidius és a francia Renaissance (Ovide et la Renaissance française) Budapest, Bethlen G. irod. és ny. Rt. 1933). Ces réflexions expliquent le choix de ce sujet particulier du sculpteur du moule de paindépice et permettent de supposer que l'oeuvre populaire ait été connue dans de vastes milieux, donc aussi par les sculpteurs de moules. 9 Un bel examplaire en langue italienne, édité en 1584, a figuré en été 1959 à l'exposition permanente de L'Ermitage de Leningrad, dans la vitrine des livres rares.