Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)

Piroska Weiner: Le plat de la force ; un plat d'étain français du XVIe siecle au Musée des Arts Décoratifs

PIROSKA WEINER LE PLAT DE LA FORCE. UN PLAT D'ÉTAIN FRANÇAIS DU XVI

e SIÈCLE AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS Le Musée des Arts Décoratifs conserve un objet remarquable par sa qualité, unique en son genre. Cet objet est un plat d'étain rond, d'un diamètre de 46 cm, fait au moule et orné de bas-reliefs. (N° de l'inv. 10.915) (fig. 1.). Sur le double ombilic très en saillie on voit la figure allégorique de la Force, et sur la bande entourant celui-ci, un décor grotesque composé de mascarons et de demi-figures de nus alternant entre des rinceaux se ployant en volutes. La bande suivante dans l'ouverture du plat représente l'histoire de Suzanne au bain, et le marli porte les scènes de l'histoire de l'Enfant prodigue (fig. 2, 3, 4, 5, 6). Au plat a dû appartenir aussi une aiguière. Le poinçonnage est absent. On lit dans la revue „Művészi Ipar" (N° 1, 1885—1886, p. 26), dans l'article rendant compte des acquisitions nouvelles du Musée National des Arts Décoratifs : ,, ... les objets cités sont complétés par un plat rond en étain, orné des scènes de l'histoire de l'Enfant prodigue. Le plat date du XVI

e siècle et est probablement un travail allemand ... Le dessin extraordinairement gracieux des feuillages et des visages de mascarons, recouvrant le centre, ainsi que la perfection de la fonte témoignent de l'habilité de son maître." La fiche d'inventaire datant de 1885, désigne le plat comme un travail allemand du XVI

e siècle. La publication intitulée „Les collections du Musée National des Arts Décoratifs" (Budapest, éd. du Musée des Arts Décoratifs, 1926, fig. 119), le dit une oeuvre allemande du XVII

e siècle. Toutefois certains traits du plat, s'opposant aux constatations de ci-dessus, éveillèrent l'attention des chercheurs récents qui commencèrent à douter de la justesse de ces attributions. L'étude présente propose de mettre en ligne quelques arguments y relatifs. * Le plat est une fonte faite au moule, donc son étude demande avant tout la recherche de ses analogies, sa moule ayant été fait sans aucun doute pour en couler plusieurs exemplaires. Nous avons heureusement réussi à trouver quelques références y relatives. La littérature spécialisée tient compte des analogies ou variantes de notre plat les suivantes : 1.) Un exemplaire parfaitement analogue jusque dans ses pailles, est publié dans l'ouvrage de Hans Demiani : François Briot, Caspar Enderlein und das