Tanulmányok Budapest Múltjából 13. (1959)

Mályuszné Császár Edit: A Budai Népszínház és közönsége = Le Théatre populaire de Buda et son public 261-314

Mme E. Mályusz née Császár LE THÉÂTRE POPULAIRE DE BUDA ET SON PUBLIC Au printemps de l'an de 1861, le jeune directeur ambitieux, George Molnár obtint l'autorisation à jouer pendant l'été avec sa troupe dans les locaux de l'arène de Buda. La situation politique était pendant longtemps peu favorable, elle ne permit pas que dans le centre du pays l'étandard du patriotisme soit élevé sous l'empire d'un nouveau théâtre hongrois. En 1859 cependant l'ère du régime Bach ayant touché à sa fin, un revirement s'était opéré dans la politique d'oppression de l'Autriche. Les décisions touchant les affaires du théâtre demeurèrent encore jusqu'à 1861 entre les mains de l'administration de police, mais dès cette date, retour était fait aux dispositions en vigueur avant 1848 et la connaissance «des affaires des manifestations publiques» a été attribuée au Conseil de Lieutenance. Le Conseil de Lieutenance était présidé à cette époque par George Majláth, argen­tier du roi à esprit hungarophile et c'était lui qui a délivré l'autorisation à George Molnár de jouer avec sa troupe dans le « Budai Színkör», nommé « arène» à cette époque et sis dans la Krisztinaváros (partie de Buda) . Depuis des années Molnár avait employé tous ses efforts pour pouvoir s'établir dans la capitale. Cette ambition n'était pas peut-être justifiée par ses talents d'acteur, il était cependant doué d'un goût étonnant des beautés pitto­resques susceptibles à une réalisation sur la scène. Aussi rendit-il compte du fait que la fortune d'une représentation dépendait du nombre élevé des répétitions, que l'union des lois de déplacement sur la scène devait jouer à plein dans le jeu de chaque acteur et qu'il pût exister une force qui, en se tenant derrière le rideau, fût capable de diriger la représentation, de créer, même avec une troupe faible, quelque chose du grand genre. En bref, Molnár était le premier grand metteur en scène en Hongrie. Il a éprouvé le sentiment instinctivement et avec justesse que pour le plein développement de ses capacités il eût besoin de vivre dans la capitale. La misère des acteurs de province n'était plus à cette époque un fait bien acquis, des troupes nombreuses et bonnes visitèrent les plus importantes villes. Le nombre des troupes hongroises peut être évalué à 20—30 faisant la tournée de la Grande Plaine, des départements et villes du sud et de l'est de la Trans­danubie et des régions de la Transylvanie de population hongroise, le nombre des troupes allemandes qui ont joué aux zones frontières de l'ouest, dans la Hongrie septentrionale, à Temesvárét aux départements saxons était environ 15—20. De temps à autre des troupes hongroises jouèrent aussi à Pozsony (Bratislava) et à Sopron, de même que des troupes allemandes firent leur tournée à Komárom ou à Szeged. Ici ou là ni les troupes ni le répertoire ne présentèrent guère une différence accusée. Outre les classiques — Shakespeare, Molière, Schiller— qui jouirent d'une grande popularité en Europe centrale, si les troupes ont voulu faire grande recette elles favorisèrent les pièces françaises de l'époque. Pour les soirs de tous les jours elles ont fait appel aux auteurs nationaux (Szigligeti, Szigeti, Dobsa, Vahot ; Kotzebue, Ziegler, Benedix, Gutzkow, Moser). Les troupes alle­mandes étaient accablées par la censure et le bureaucratisme dans la même proportion que les troupes hongroises, bien que les autorités aient donné plutôt l'autorisation à jouer une pièce déloyale en allemand qu'en hongrois. Selon les attendus de l'autorisation le même texte était censé d'avoir un effet différent en allemand qu'en hongrois. Le matériel technique des théâtres provinciaux était généralement très médiocre. Manque d'installation propre, le directeur d'un théâtre, dévoré par l'ambi­tion de la mise en scène avait bien du fil à retordre pour pouvoir impressionner le public, il dut même employer des excès d'effets phoniques et d'éclairage. Molnár, ce génie de la scène, dont les capacités ont percé déjà dans la province, était toute sa vie l'objet de railleries pour ses scènes débordées de feux de Bengale et de 308

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