Tanulmányok Budapest Múltjából 12. (1957)

Kubinyi András: A kincstári személyzet a XV. század második felében = Le personnel de la trésorerie a la fin du XVe siecle 25-49

1/20) relevait d'une organisation permanente. Dans ces bureaux de douanes il y avait un chef (tricesimator, dreisker), assisté de plusieurs fonctionnaires. L'adminis­tration du monopole royal du sel était particulièrement importante. Les comtes des deux grandes régions productrices de sel gemme (Transylvanie et Máramaros ; comités camerarum salium) ainsi que les dirigeants des chambres de la gabelle (camerarii) dispersées dans le pays relevaient de la trésorerie. E)n outre, on trouvait dans l'organisation financière les Hôtels des Monnaies ainsi que les Chambres des métaux précieux, présidés par les «comtes des chambres». Tous ces bureaux dépendaient du trésorier. De temps en temps, les organes de l'administration financière en Transylvanie furent soumis à une direction séparée, dont les chefs (administratores proventuum regalium Transylvanensium) relevaient aussi da trésorier. Les percepteurs des impôts formaient le personnel chargé de commissions temporaires. Il n' existait aucune organisation permanente pour la perception des impôts appliqués d'une part sur les serfs par tenure de serf, d'autre part sur les villes royales libres, puis sur l'ensemble des Saxons de Transylvanie, qui devaient payer leur taxe en une somme globale. La perception des impôts s'effectuait soit par des percepteurs délégués par la trésorerie centrale, soit par les fonctionnaires locaux (par exemple les «tricesimatores» des villes) . Comme il a été mentionné plus haut, les domaines royaux ne ressortissaient pas au trésorier, mais ati «provisor curiae castri regii Budensis». Celui-ci était directement soumis au roi et faisait partie du conseil royal comme rapporteur des questions relatives à la gestion des domaines. La forme hongroise des rapports féodaux, la «familiaritas», se manifesta dans l'administration financière également. L'administration hongroise du moyen âge était entièrement pénétrée de l'idée de «familiaritas». Par exemple, le proprié­taire foncier gère son domaine par l'intermédiaire de ses «familiäres» ; de même, le voïvode de Transylvanie ou le ban de la Croatie utilise ses propres «familiäres» pour administrer sa province. Le «familiáris» est obligé d'être loyal envers son «dominus», quoique ce rapport ne soit que temporaire ; en outre, le dominus n'a aucun pouvoir ni sur la propriété nobiliaire du «familiáris», ni sur les «familiäres» de ce dernier. Il exerce toutefois une certaine juridiction sur la personne de son «familiáris». Comme il peut être démontré par l'exemple de la Transylvanie, ce rapport féodal avait son rôle dans l'administration de l'État même. Dans le cas où le roi a relevé de ses fonctions le voïvode ou le ban, le vicevoïvode ou le vice-ban ont également quitté leurs fonctions. La question se pose, comment cette tendance s'est manifestée dans l'administration financière. Bn effet, il résulte des docu­ments que le trésorier appelle «familiáris» non seulement son substitut, mais aussi son dernier percepteur ou son «camerarius» de la gabelle. Il arrive souvent, que le trésorier choisit un percepteur ou un autre fonctionnaire des finances parmi ses «familiäres» employés dans l'administration de son domaine privé. Le trésorier a le droit d'exercer une juridiction même sur ses fonctionnaires «familiäres» nobles. A titre d'illustration nous pouvons nous référer à un exemple classique de 1490, quand Orbán Nagylucsei, trésorier renommé du roi Mathias, fait incarcérer son propre remplaçant, János (Jean) Bornemisza, en le condam­nant à la cession d'une partie de ses biens. Il est intéressant, toutefois, de noter que Bornemisza, plus tard, fut également nommé trésorier, commandant de la forteresse de Buda, provisor curiae, et devint un des précepteurs du roi Louis II. Selon les attendus du jugement, Bornemisza — d'une façon ingrate — «dominum prodere et de eius fatna dignitate et auctoritat^ . . . false et indigne obloqui et maledicere solebat». On peut citer ces faits et d'autres encore pour démontrer que l'idée de la «familiaritas» s'est fait valoir sur le terrain de l'administration financière. En comparaison avec la coutume générale du pays, il y a des traits dissemblants aussi. On a vu que, généralement, le «familiáris» quitte sa charge en même temps que son maître. Dans la plupart des cas, nous trouvons le contraire dans l'admi­47

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