Budapest Régiségei 15. (1950)
Nagy Tibor: A sárkeszi Mithraeum és az aquincumi Mithra-emlékek 45-120
les sphères terrestres (Cumont, T. et M. I, p. 171). Cette interprétation vient d'être confirmée, grâce aux recherches de Cumont, 38 aussi par une constatation de l'édit de Pseudo-Gélasien. I/édit signale un livre qui »appellatur Transitus, id est assumptio sanctae Mariae«. On entend donc par »transitus« le passage d'une âme des sphères terrestres dans les sphères célestes. Dans l'art mithriaque où les scènes antérieures au Transitus se déroulaient dans le monde d<*6 planètes, le mot devait avoir un sens contraire signifiant la descente des hautes sphères dans le monde terrestre. Scène 10. Mithra chevauche sur le taureau. Cette image présente, par rapport aux autres monuments analogues, une seule particularité. De dieu avance, comme dans les autres cas, la tête tournée à droite ; sa chlamyde flottante semble renvoyer à un mouvement rapide, mais au lieu de saisir de la main droite une des cornes de l'animal comme sur les tablettes danubiennes, 39 il tient le fanon. En outre, le taureau tourne sa tête légèrement à droite, comme s'il obéissait à un geste voulant le retenir. Cette posture particulière de la main droite du dieu et de la tête de l'animal ne nous est actuellement attestée que par les reliefs de Tavalitchavo et de Koumanovo 40 . Il est bien probable qu'il ne s'agit pas là d'une forme nouvelle de la »taurocatapsie«, mais d'une représentation méconnue du geste de retenir l'animal par la prise de ses naseaux. Da réduction de l'histoire du taureau au Transitus et à la cavalcade du dieu peut être considérée à juste titre comme un trait particulier des monuments danubiens ; en Rhénanie et dans les provinces orientales on offre un récit beaucoup plus détaillé et l'Italie se borne à représenter le Transitus. Il est fort vraisemblable que la figure du chevalier thrace a également contribué à la représentation danubienne de ce Mithra assis à califourchon sur le taureau. 38 Recherches sur le Symbolisme funéraire des Romains, p. 168, note 2. 39 Pour leur enumeration v. Fr. Cumont, T. et M. I, p. 170, note 2. o G. Kazarow, Bull, de la Soc. Arch, bulgare, II, p. 46 ss., n° 1. N. Vulic, o. c. p. 187, fig. 6. Scène 11. C'est la partie antérieure d'un lion faisant un saut à droite qui remplit la surface de ce secteur. On rencontre le lion à cet endroit, entre l'aventure du taureau et le cycle de Mithra-Sol, aussi sur les tableaux de Kourtowo-Konare, Heddernheim (D. Zontschew, 1. c. et Mon. 253), ainsi que sur quelques monuments danubiens. Dans tous ces cas, cependant, nous avons affaire à un lion couché ou bondissant, représenté d'ans toute sa longueur (Mon. 221, 251 g). Ce n'est qu'un monument de Bulgarie qui offre des analogies avec notre image : là aussi le lion prêt à sauter n'est représenté qu'à demi. 41 Sur les tableaux danubiens le lion est à considérer comme une forme simplifiée du groupe du Lion et du kantharos. Cette conception est d'autant plus vraisemblable que la présence d'un lion isolé exclut nécessairement celle d'un groupe formé par le lion et le kantharos pour représenter la lutte des éléments. 42 Ce dernier groupe est d'ailleurs aussi caractéristique pour la région danubienne 43 que le groupe complété par la présence du serpent l'est pour les monuments de la Rhénanie. Tous les deux groupes ont pénétré à une date relativement tardive dans l'art mithriaque 41 Philippovtsi : /. Velkov, Bull, de l'Instit. Arch. Bulg. VII, 1932—33, p. 402, fig. 152. 42 Fr. Cumont, T. et M. I, p. 101 ss., Die Mysterien d. Mithra, p. 104 ss., S. Eurem, Symbolae Osleenses, IV, 1926, p. 39 ss. — Sur une autre interprétation v. Fr. Saxl, o. c. p. 63 ss. 43 ÏJn dehors des régions danubiennes et balkaniques on n'en trouve qu'une seule analogie, à GrossKrotzenburg (Mon. 247Ö). Sur le relief (aujourd'hui disparu) de Zeni (Mon. 70) on ne voit que le lion ; le kantharos semble manquer. Da même constatation vaut aussi pour un basrelief de Panorme (Mon. 119). Ön ne peut fonder des conclusions décisives sur le bas-relief du Palazzo Giustiniani non plus (Mon. 68) où l'on voit bien le kantharos et plus loin le feu d'un autel. Quant au groupe rhénan du lion, du kantharos et du serpent, il n'a été jusqu'ici retrouvé, quant aux régions danubiennes ailleurs que dans la Pannonié septentrionale (Mon. 248, cf. aussi un tableau de bronze récemment découvert à Brigetio). Néanmoins il n'est pas douteux que dans les ateliers de Sirmium, qui destinaient une partie de leurs produits à l'exportation en Rhénanie, on recourait aussi au groupe formé par trois membres (voir lé relief argenté qu'on a découvert dans le premier mithréum de Stockstadt). Dans le texte hongrois de mon étude j'ai plus amplement exposé l'idée que, par l'intermédiaire des mêmes foyers d'orfèvrerie, le groupe du lion, du kantharos, du serpent et du coq pénétra aussi dans l'art des tablettes pannoniennes représentant des »chevaliers danubiens« (Tudor, Mon. 71—75). Budapest Kégiségei XV — 8 113