Budapest Régiségei 15. (1950)

Nagy Tibor: A sárkeszi Mithraeum és az aquincumi Mithra-emlékek 45-120

qu'on constate en Orient 12 et dans la région rhénane, 13 les provinces danubiennes admet­taient volontiers le serpent dans la scène principale de l'immolation du taureau. Cette représentation, plus fidèle au type ancien, s'appliquait de préférence à des médaillons. I/artiste qui se proposait le but de placer le groupe tauroctone au milieu d'un médaillon, dans une couronne de laurier ou dans le cercle du zodiaque, pou­vait choisir entre deux procédés : il avait la possibilité de disposer ce groupe sur la surface ronde avec plus ou moins de liberté, comme nous le voyons sur les reliefs de Londinum {Mon. 267 a) et de Siscia {Mon. 220) ou bien, selon un procédé très fréquent dans l'art antique, il préférait placer le groupe sur une ligne horizontale marquant le niveau du sol. Dès qu'il admettait la seconde solution, il avait à remplir un segment du cercle, et le motif du serpent, représenté séparément par l'ancien art mithriaque, se prêtait spontanément pour ce remplissage. C'est de cette manière que le serpent a réussi à garder sa place traditionnelle sous la scène d'immolation. Mais le corps allongé et inerte du serpent n'eût guère convenu à la technique »à jour«. Pour y adapter ce motif, on commençait à indiquer le corps tordu de l'animal par quel­ques spirales bien modelées qui présentaient l'avantage de pouvoir être facilement fixées aussi bien à la partie inférieure de la barre, qu'au bord intérieur du cadre circulaire. Cette manière de la fixation convenait à merveille à la technique en question. 12 En Orient on remarque d'une manière générale, l'absence du serpent, cf. Mon. 4 — Fr. Saxl. fig. 38, Frontigham, Am Journ. Arch. 1918, pl. Ill, Fr. Cumont —M. Rostowzew, The Excava­tions at Dura-Europos, pi. VII—VIII, XXXIX, fig. 1—2, etc. A propos des images cultiques de Memphis [Mon. 285/6, c] et de Sidon (R. De Ridder, Catalogue de la Collection du Clercq. pi. IV, XIX, XX) il faut tenir compte aussi des influences occidentales. Voir encore Fr. Cumont, Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et des Belles lettres, 1934, p. 101 ss. 13 Sur le relief de Gross-Krotzenburg (Mon. 247), datant de l'époque d'Hadrien, on ne voit pas de serpent. Plus tard c'est le groupe formé par le lion, le kantharos et le serpent qui pré­vout ; il sert à traduire dans la langue des symboles la même idée que le groupe origi­naire d'Italie du serpent, du taureau et du chien. Sur ce point, à titre d'analogie, il n'est pas inutile de renvoyer aux tableaux de Kouma­novo (N. Vulic, o. c. fig. 5), Heddernheim (Mon. 253 1.) et Siscia (Mon. 221). Tous ces monuments ont pour trait commun l'iden­tité de la matière et de la conception artis­tique. Ces traits communs semblent renvoyer à un atelier situé quelque part dans le Sud­Est de la Pannonié, aux environs de Sir­mium. C'est là qu'il faut chercher aussi le lieu de fabrication du disque de Sárkeszi. Cet atelier montrait une certaine préférence même pour les médaillons entourés de lau­rier et représentant l'immolation du taureau, mais c'est un motif si répandu dans la vallée du Danube qu'il serait impossible de l'attribuer à un seul foyer d'art plastique. Jusqu'ici on l'a relevé dans les endroits que voici: I. GERMANIE. 1. Heddernheim (Mon. 253). 2. Stockstadt. 1 * — II. PANNO­NIÉ. 1. Sárkeszi. — 2. Brigetio (cf. fig. 9). — Siscia (Mon. 221). — III. DACIE. 1—2. Sarmizegethusa (Mon. 165, 176). — IV. MÉSIE. 1. Novae (G. Kazarow, Ö. Jh. XIX, XX, 1920, Beibl. col. 50, fig. 33). — 2. Koumanovo (N. Vulic, o. c). — V. THRACE. 1. Küstendil (G. Kazarow, Ger­mania, 19, 1935, p. 25 ss., pi. 2, fig. 2). — 2. Environs de Küstendil (G. Kazarow, Arch. Anz. 1929, col. 321, fig. 29). Ces 11 monuments 15 proviennent sans exception des provinces danubiennes ce qui permet de supposer que l'art mithriaque adoptât le motif du médaillon entouré de laurier dans la vallée du Danube. Te fond religieux de cette présentation est, comme 14 K. Schumacher, Germania, 1928, p. 53, fig. 6—7, K. Stade, O. R. LL 49, 1933, p. 39. — Toutes les deux pièces ont été importées des pays danu­biens. Cf.: Fr. Cumont, T. et M. II, p. 380, Die Mysterien d. Mithra, p. 207. — Fr. Drexel, O. R. Li- 33, p. 77 ; une autre remarque du même auteur est rapportée par Schumacher, art. cit. p. 54, note 8. — Fr. Fremersdorf, Laureae Aquincenses, I, 1938, p. 180, note 35. 15 On rencontre aussi une couronne de laurier sur le tableau retrouvé dans le mithréum de Kour­towo Konaro (D. Zontschew, Arch. Anz. 1940, col. 613, fig. 13), ainsi que sur les monuments signalés par Mon. 158—161, 248, c. et peut­être 215, ou la couronne sert à remplacer le bord voûté de la grotte. Sur un tableau récemment découvert de Brigetio la couronne s'est substi­tuée à un cadre architectonique comportant trois niches voûtées. Cf. Arch. Ért. 1948 pl. XXIV.

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