Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 44. (1996)

STRIMITZER, Birgit: Der k. k. Staatsrat Friedrich Freiherr Binder von Krieglstein, Freund und Sekretarius des Staatskanzlers Kaunitz. Ein Beitrag zur Klientelpolitik der maria-theresianischen Epoche

fourreau, le haut de l’épée du Couronnement, est faite pour allécher le lecteur friand d’épopée et sensible aux grandeurs du passé. On trouve de fait un récit vivant, colore, solidement documenté oú la petite histoire tutoie la grande; un travail d’historien qui s’ouvre á l’anecdote, mais fait justice de la mythologie, qui puise aux meilleures sources (7 pages de bibliogra­phic) et cite ses abondantes références (40 pages pour 270 de texte) (Une erreur cependant p. 130: Murat ne fut pas le gendre, mais le beau-frére de Napoléon). L’auteur déroule sous nos yeux, d’Othon le Grand á notre époque, le destin mouvementé de ces prestigueux joyaux, portés lors de leur couronnement solen- nel par les empereurs d’Occident successifs. Histoire riche en péripéties, en menaces comme en heures de gloire, en légendes aussi, qui nous méné de Pa- lerme á Aix-la-Chapelle, de Vienne á Nuremberg, de Ratisbonne á Buda, avant de s’arréter pour toujours, espére l’auteur, dans la ville qui avait et a, á jamais, vocation naturelle de les abriter: Vienne. C’est á gros traits, toute l’histoire du couple austro-allemand qui est brossé par un auteur pas précisement francophile: les successeurs de Charlemagne, la Réforme hussite puis luthérienne, la guerre de Trente ans, les guerres „de rapi­ne“ de Louis XIV, la guerre de Sept ans. On entend tonner les canons de Jour- dan, du „Corse“. On assiste aux tractations du Congrés de Vienne, du Parlement de Francfort. On revit la montée de la Prusse (Königgrätz, le sacre de Guillaume Ier á Versailles), l’embrasement de FEurope aprés Sarajevo, Feffondrement de la monarchie austro-hongroise, l’instauration de la République á Vienne, le triom- phe puis l’écrasement des Nazis, suivi de l’occupation américaine et de l’instauration de la normalité démocratique. Kubin sait redire les grands enjeux comme aussi les petits calculs, recueille les rumeurs et les spéculations plus ou moins troubles. Mais toujours il témoigne de la fascination exercée en Europe Continentale par l’idée du grand empire d’Occident sur les puissants de tous les temps (surtout quand ils sont désireux de se donner une légitimité, les Napoléon, Hitler ...) á travers ces objets tour á tour et parfois simultanment symboles sacrés de la toute puissance (la Couronne, le sceptre, le globe, l’épée ...) á 1’image de celle de Charlemagne ou Charles- Quint, - reliques miraculeuses (la lance dite de Saint-Maurice, sinon mérne de Turpin, qui porterait un fragment de clou provenant de la Vraie-Croix; la bourse dite de Saint-Étienne qui aurait contenu de la terre imbibée du sang du martyr ...) - ou vénérables pieces de musée - qu’on se dispute (Aix-la-Chapelle comme Nuremberg n’ont toujours pas renoncé á affirmer leurs droits sur tout ou partié de ces joyaux) ou dont on fait des copies. Sous Thistorien, cependant, perce le Viennois. Et, s’il ne se départit pas dans ses investigations de son exemplaire rigueur, c’est tout de mérne en avocat de son pays qu’il prend vigoureusement fait et cause pour Vienne dans la querelle périodiquement soulevée par Aix-la-Chapelle et Nuremberg. Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 44/1996 - Rezensionen 371

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