Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 38. (1985)

KARRO, Françoise: De la Querelle des Bouffons a la réforme de Gluck. Les lettres du comte Giacomo Durazzo a Charles-Simon Favart conservées a la Bibliotheeque de l'Opéra

De la Querelle des Bouffons ä la réforme de Gluck 175 dans l’idée que je me suis formée de ses talents supérieurs, pendant mon séjour ä Vienne»43). Le nőm de Durazzo apparaít dans la correspondance de Blondel dés septembre 1749: «Le marquis Durazzo, envoyé extraordinaire de la République de Génes, est arrivé ici hier soir»44). Durazzo a été chargé par Génes de régler la question des contributions de guerre ä verser aux Autrichiens. Blondel ne fait aucun commentaire, mais on sait, par les dépéches qui précédent, qu’il est tout ä fait attentif au conflit latent entre la République et la Cour de Vienne. De fait, le 4 mars de l’année suivante, il informe Puyzieulx de sa concertation avec l’envoyé pour la riposte aux voies de fait du gouverneur de Livoume contre des vaisseaux et des ressortissants génois. Livoume est territoire du grand-duché de Toscane, dönt il n’est pás nécessaire de rappeler les liens avec Vienne45). Trois jours aprés, Blondel annonce le mariage de Durazzo avec Aloysia Ernestine Ungnad von Weissen- wolff «qui tient ä toute la grande noblesse de ce pays46). Il y est convié4’). La premiére mission prend fin en septembre 1750, quand Durazzo demande son audience de congé et laisse ä Vienne, pour le suppléer, un secrétaire de légation. Blondel s’étend sur le mécontentement suscité par sa décision et précise: «L’Impératrice mérne, hier ä l’appartement, ne put se retenir de dire au Marquis Durazzo qu’elle était en colére contre la République»48). 43) HHStA Frankreich Varia 35 (Intercepte von Korrespondenzen, die Politik Frank­reichs betreffend [lettres interceptées du comte de Broglie ä Frangois-Michel Durand de Distroff]), fol. 371v: Versailles, 20 novembre 1770. Broglie avait sollicité l’ambassade ä Vienne, qu’il jugeait primordiale dans le réglement des affaires européennes, en janvier 1757, mais Stainville lui fut préféré. Le roi lui confia, toutefois, une mission militaire, au printemps de 1757, et il se rendit á Vienne pour participer ä la défense de Prague. Sur ce point, voir Correspondance secréte du comte de Broglie avec Louis XV . . ., publiée par Didier Ozanam et Michel Antoine (Paris 1956), qui contient, outre la correspondance, une excellente introduction. 44) AMAE Autriche 244, fol. 28r: Blondel ä Puyzieulx, Vienne, 6 septembre 1749. Le mérne jour, Blondel informe également le comte d’Argenson: ibid., fol. 31r. 45) AMAE Autriche 245, fol. 165r: Blondel á Puyzieulx, Vienne, 4 mars 1750; AMAE Autriche 246, fol. 206r: Blondel ä Puyzieulx, Vienne, 24 mai 1750: «J’espére vous rendre compte l’ordinaire prochain de la maniére dönt l’affaire des bätiments génois aura été terminée, ä la satisfaction réciproque de l’Empereur et de la République de Génes». 48) AMAE Autriche 245, fol. 200v: Blondel ä Puyzieulx, Vienne, 7 mars 1750. 47) Ibid., fol. 214r: Blondel au comte d’Argenson, Vienne, 11 mars 1750: «La noce du marquis Durazzo oü je suis invité». Le mariage est célébré le 17 mars. 4S) AMAE Autriche 246, fol. 320v-321r: Blondel ä Puyzieulx, Vienne, 11 juillet 1750. Blondel donne ä ce mécontentement, qui n’arrangera pás, d’aprés lui, les rapports de Génes et de Vienne, deux motifs: la préférence de Vienne pour des «personnes en représentation» (ce qu’on peut rapprocher d’une supplique ä Louis XV par le comte de Broglie sur ce point précis de nos relations avec Vienne) et le choix contestable du secrétaire de légation génois. René Boudard Signale les difficultés de recrutement du personnel diplomatique dues á la désastreuse politique d’économie de la République: «La conséquence fut d’éloigner toujours plus la noblesse des emplois publics les plus impor-

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