Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 36. (1983)
HUMMELBERGER, Walter: Ein wallonisches Pasquill über die Türken vor Wien im Jahre 1683
276 Walter Hummelberger D’Egyppe, di Mesopotameie, Al bonne verité il esten Ossi neur qui de diabloten, Avou turtote & gronde & zaire, Tiren de maquet si plen l’aire, Et a si gronde & volaie, Qui vos euhi dit inne nulaie, De fier ä coron il aven Come de prope & lewe di sierpen, II avoncen diri de mure, Louqui y navin nin pu d’cure Di leu moir, ne di no co d’bal, Kadon qu’il euhin stu d’estal, II avoncen so cis nute lä Prés disca cente & cinquante pas Di nos Contrischerpe sen menti, Adon il y on fait dressi Vt grosses & pices di leu canons Qui tiren so no bastions, So le mohon & so le tour, Maie on n’a veiou si gron r’mour Y sonlef alle bonne verité Ki to l’Enfier fouhe dichenne, Li pove Vienne esteu bin malade, Ka po dire vraye le palisade On n’aveu nen eco plonté, Ne copé terre ne fé spaalé, Y n’y aveu so deu bastions Ki deu meschontes pices di canons, Et inne telle espouvante eile Veie, Ki ci n’est ki tote pleurreie, Turtot le pu hoo s’offici Ni se seurin jamaie tini, Y seuhein beu mesme volourente, Men y troven bon dis diffente, Ka le Troucks n’ont parolié ne foy Nin pu qu’il dial del goffe d’efiet, Sont pryif Diet, gelle Pay pense, Le Troucks avin déja ofvré Tant quin’estin pu ka treu pas Delle contriscarpe, c’est bin prés la, Soula aveu stu fait creéme, De dozaime disca dihuteme, Li vintvnóme, vintdeux, vinttreux No jovven le pu diai di jeux, Et zel & no kon sareu dire, No le prenden de prisonir, Nos & touwen, il fon ossi, Dont no haynen le tiesse al my So le palisades & so le foir, Et turto costé pa le moir, Maye nage veiou si lay binmeul, D’Egypte, de Mésopotamie. A la vérité ils étaient Aussi noirs que des diablotins; Avec quantité de grands arcs, Ils lancaient des traits tout plein Pair Et a de si grandes volées Que vous eussiez dit une nuée; Ces traits avaient des fers au bout Comme vraies langues de serpent. Ils avancérent derriere les murs. Voyez! ils ne se souciaient pas plus De leur mórt ni de nos coups de balles Que s’ils eussent été faits de bois. Ils avancérent cette nuit-la Presque jusqu’ä cent cinquante pas De not’ contrescarpe sans mentir; Alors ils y ont fait dresser Hűit grosses pieces de leurs canons, Qui tirerent sur nos bastions, Sut les maisons et sur les tours: Jamais on ne vit tell’ rumeur! II semblait, k la vérité, Que tout l’Enfer fűt déchainé. La pauvre Vienne était bien malade: Car, ä dire vrai, les palissades On n'avait pas encore plantées, Ni coupé terre, ni fait d’épaulements. II n’y avait, sur deux bastions, Que deux méchantes piéces de canon, Et une telle épouvante en ville Que ce ne fut que «pleurerie». Et tous les plus hauts offlciers Ne s’en purent jamais tenir; Ils auraient mérne voulu se rendre, Mais ils jugérent bon de se défendre, Car les Turcs n’ont parole ni fői, Pas plus que le Diable au gouffr’ d’enfer! Si on priait Dieu, je le laisse ä penser! Les Turcs avaient déja ouvré, Tant qu’ils n’ótaient plus qu’ä trois pas De la contrescarpe, c’est bien prés la! C’avait étó fait, croyez moi, Du douzieme jusqu’au dix-huitiéme. L’ vingt et uniéme, vingt-deux, vingt- trois, Nous jouámes les jeux les plus diaboliques — Eux et nous — que Pon'saurait dire. Nous leur firnes des prisonniers; Nous en tuámes (ils firent de mérne) Dont nous exposámes les tétes ii l’envi Sur palissades et les forts, Et partout, partout: par les morts Jamais je n’ai vu si laid meuble! 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 64 68 72