Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 20. (1967)
SPRUNCK, Alphonse: Francisco Bernardo de Quiros, ein spanischer Diplomat im Dienste des Hauses Österreich während des spanischen Erbfolgekrieges
12 Alphonse Sprunck propre ä faire sortir le Duc d’Anjou de l’Espagne, et recouvrer la Monarchie entiere ä retablir l’ancien equilibre et asseurer le Commerce des deux Nations. La conduite que le Roy de France a tenue pendant toute la derniere Campagne, est extremement á considerer, instruit par experience que ses forces toutes formidables qu’elles ont été et qu’elles sont encor, ne sont pas sufisantes pour soutenir ses vastes desseins, il a volontairement abandonné la Guerre d’Italie et s’est borné á defendre la frontiere du Pays-bas et á conserver l’Espagne, ä la faveur d’une considerable diversion couvert qu’il est du cőté de l’Allemagne et du pays-bas par une infinité de places dönt la moindre peut soutenir un trés long Siege, il ne craint pas d’etre forcé par la, et au hazard d’en perdre quelques unes, et peut étre, quelque Bataille, il se propose de prolonger la guerre une année apres l’autre, esperant qu’á la fin il parvi- endra á detacher quelqu’un des Membres de l’Alliance, ou que mérne les peuples de la Grande Bretagne et des Provinces unies viendront á se lasser et donneront les mains á une paix, par le moien de laquelle il pourra garder l’Espagne et les Indes. Sa Majesté laisse ä considerer aux Puissances alliées si on peut juger autrement des desseins presents de la France, et si apres les avoir connus l’on peut s’y opposer plus utilement qu’en 1’attaquant vivement dans le pays qu’elle a principalement dans le but de conserver et oú effectivement eile est la plus foible, le succés avec quoy on l’a fait jusqu’icy, est deja une raison pour y encourager, non obstant la consideration des sommes que cela poura coűter. Mais ce qui doit achever d’y determiner, c’est que cette Depense et ces dificultés ne seront plus ä l’avenir les mémes que par le passé, une partié des embarquements se pourront faire commodement en Italie, on pourra tirer du Royaume de Naples des Bleds et des Chevaux, et si la Sicile et la Sardaigne peuvent étre bientöt ramenées ä l’obeyssance de S. M comme il y a lieu de l’atendre on pourra en tirer les mémes avan- tages, aussi bien que des Isles des Mayorque, et de Minorque, et par ce moien il ne sera plus necessaire de faire venir beaucoup de choses qui devoient auparavant en venir, et les remises se feront aussi plus commodement. Pour jouir de tous ces avantages avec seureté il ne f'audra que tenir une Flotte dans la Mediterannée pendant l’Eté, et pendant l’hiver une Escadre sufisante pour rendre la mer libre. La France n’est point en Etat d’opposer desormais Flotte contre flotte, eile n’a ősé l’entreprendre l’Eté dernier, et bien moins encore le fera-t-elle ä present que sa Marine a soufert si considerablement á Toulon. Les facilités que l’on peut raisonnablement se promettre en Espagne mérne, en cas que Sa Majesté sóit mise en Etat d’y agir ofensivement ne sont pás moins grandes que celles que l’on vient de representer du cöté de la Mer. Car en premier lieu on peut faire fonds sur toute l’assistence que les peuples d’Arragon et de Valence seront capables de luy donner.