Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 20. (1967)
SPRUNCK, Alphonse: Francisco Bernardo de Quiros, ein spanischer Diplomat im Dienste des Hauses Österreich während des spanischen Erbfolgekrieges
Francisco Bernardo de Quiros, ein spanischer Diplomat 11 avec 10 ou 12 millions de frais on pouvoit abreger la guerre seulement d’une Année on auroit encor beaucoup gaigné, d’ailleurs on ne peut se persuader que la Reyne de la Grande Bretagne et Messieurs les Etats qui jusqu’icy ont fourni si abondamment aux depenses necessaires voulussent se relacher, ä present, que par la Benediction de Dieu on est sur le point d’en recueillir les fruits. On ne peut erőire qu’apres avoir si genereusement assisté S. M. depuis son embarquement jusqu’á cette heure, et lui avoir donné le moyen de s’établir en Espagne, iis voulussent l’exposer au danger evident d’en étre chassé par la Superiorité des Armes Ennemies, et de voir ses bons et fidelles Sujets, qui se sont confiés en eile, et en ses Alliez livrés á la cruelle vengeance, que le Dúc d’Anjou ne manqueroit pás d’exercer sur eux comme il a déja commencé de faire en Arragon et Valence et mérne en Castille. Ce sont les raisons que Ton oppose de la part de sa Máj esté á celles qui ont été cy dessus exposées, mais il y en a encore plusieurs autres, qui font erőire á Sa Máj esté qu’il est de l’in terét commun de ne pás s’en tenir á la defensive en Espagne, et on les ajoutera icy le plus brievement qu’il sera possible. La premiere de ces raisons, et sur laquelle toutes les autres sont fondées, est qu’il n’y a point de moien de finir promptement la guerre, on convient qu’il est aussi necessaire d’agir avec vigueur du cőté du Piemont, de l’Allemagne, du Pays-bas et du Portugal, et Sa Majesté Catholique en est si persuadée qu’elle croit que sans cela ses plus grands eforts demeureroient inutiles, mais eile croit aussi que Milord Duc de Marlborough attaquera vivement la France du cőté des pays-bas, le Duc de Savoie du coté de Piemont, et les generaux portuguais sur la frontiere de Castille, et que l’Electeur de Hannover agira sur le Rhin ou en Alsace, il est de la derniere importance qu’elle soit en Etat de concourir á ces operations par quelque grand éfort en Espagne et que sans cela tous les avantages que l’on pourroit remporter d’ailleurs sur l’Ennemi commun ne seroient point capables de le reduire á la raison. L’entrée en Dauphiné que l’on peut avoir en veüe ne sera pas sans difficulté, et quoi que Ton puisse tout attendre de la valeur et de l’habilité consommée du Duc de Savoye, neanmoins il est encor douteux si l’on pourroit s’y maintenir pour y avoir penetré. La Guerre se peut faire plus commodement aux Pays-bas en echange la longueur y est fort á craindre, le Pays est tellement coupé de Rivieres, et embarrassez de bois et de Marecages qu’il est presqu’ impossible d’y engager l’Ennemy á donner Bataille á moins qu’il ne le veuille lui mérne, et quand il ne le veut pas, on passe inutilement les campagnes entieres á le chercher, et ä l’observer, il est vray que quand on a une grande superiorité de force on peut faire des sieges, mais outre que cette maniere de faire la Guerre ne coute pas moins d’hommes ni d’argent que pourroit faire celle d’Espagne, on scait qu’elle est longue, et par consequent peu